Liberté frelatée
Une vidéo montrant des salafistes libyens fouettant un citoyen de ce pays désormais entre les mains de milices incontrôlables a été retirée des réseaux sociaux. Qui l’a supprimée ? Pourquoi ? Quand on sait qui tire les ficelles, on comprend aisément qu’une telle image scandaleuse gêne. Elle gêne ceux qui ont exécuté Kadhafi en invoquant la protection de populations menacées de génocide à Benghazi. Elle gêne ceux qui, au Mali, ont décidé de foncer comme un taureau dans une arène arguant qu’ils allaient réinstaurer l’ordre et chasser les terroristes. Elle gêne ceux qui crient à qui veut bien les entendre que les opposants au régime syrien doivent être armés pour se défendre, feignant d’ignorer que ceux qu’ils veulent adouber aujourd’hui seront ceux-là mêmes qui lapideront demain les minorités non musulmanes. Dans la Libye d’aujourd’hui, c’est-à-dire celle de Bernard-Henri Lévy et Nicolas Sarkozy, deux projets s’affrontent : un premier où la balance symbole de justice est remplacée par la cravache, et un second où l’ordre cède le pas devant une liberté aussi altérée que l’alcool frelaté qui vient d’empoisonner des milliers de Libyens en mal d’évasion ou pris d’envies suicidaires. Elle gêne ceux qui continuent de remonter les poupées à ressort du FIS plus de vingt ans après avoir échoué à les imposer au peuple algérien au début des années 1990. Elle gêne ceux qui continuent de vouloir vendre aux peuples arabes une démocratie factice sous le joug de laquelle des élus sont traités d’antisémitisme pour avoir élu un prisonnier palestinien citoyen d'honneur. Elle gêne ceux qui ont dû se voiler la face en la regardant, de peur de s'y reconnaître.
M. Aït Amara
N. B. : après avoir été supprimée, la vidéo a été repostée. Voir Galerie vidéo.
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