Le sommet du déclin
Le sommet des chefs d’Etat arabes qui se tient dans la capitale du Qatar démarre avec un acte inédit que l’on peut qualifier de «gangstérisme politique» avec l’octroi du siège qu’occupait régulièrement la République syrienne à cette opposition créée de toutes pièces à Doha même, en violation de la charte de la Ligue arabe, de toutes les lois internationales et de toutes les règles éthiques. La décision a été imposée sans qu’aucun pays ait trouvé à redire. Seuls l’Algérie, le Liban et l’Irak avaient émis des «réserves», quoique timides, lors de la réunion de préparation au Caire. Encore que celui qui a été invité à y siéger, Moaz Al-Khatib, avait présenté sa démission voilà une semaine, donc lui-même ne croyait pas trop à la cause qu’il défendait et à la viabilité du projet qu’on lui a dicté de réaliser. Ce sommet, auquel le président Bouteflika a finalement bien fait de ne pas y aller, confirme l’hégémonie totale qu’exerce le minuscule Etat gazier, allié d’Israël et des Etats-Unis, sur le destin arabe commun et sur cette structure politique qui a pourtant été créée dans le sillage de la renaissance arabe, de la décolonisation et servi surtout de tribune pour la défense de la grande cause de tous les Arabes, à savoir la cause palestinienne. Pour finir comme un instrument de recolonisation, d’asservissement et de normalisation. Car à en croire certains médias arabes, il ne sera plus question dans le projet de la déclaration de Doha, qui doit donc sanctionner les travaux de ce sommet, de la cause palestinienne, mais bien de «paix avec Israël».
R. Mahmoudi
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