Civils sans protection
L’insécurité totale règne en Libye. Le nouvel Etat mis en place par l’Otan ne sert pas à grand-chose sauf à garantir le pillage des richesses pétrolières libyennes au profit des puissances occidentales. Pour le reste, le pays est livré à lui-même. Chaque jour, de nouveaux faits le confirment. Dernier en date : jeudi, deux militantes britanniques pro-palestiniennes qui faisaient partie d'un convoi humanitaire à destination de la bande de Ghaza ont été violées par cinq hommes à Benghazi. L’information est donnée par le vice-Premier ministre Awadh Al-Barassi. Il précise que les deux femmes «ont été horriblement violées devant leur père». Elles ont eu la très mauvaise idée de passer par la Libye pour aller exprimer leur solidarité avec les Palestiniens de la bande de Ghaza soumise au blocus israélien. Quand on se rappelle qu’il y a deux ans, le Conseil de sécurité avait autorisé une agression militaire caractérisée de l’Otan contre la Libye «pour assurer la protection des civils», on a la confirmation qu’il ne s’agissait que d’un prétexte et que l’objectif réel était bien d’éliminer par la force Mouammar Kadhafi. Cet objectif a été atteint mais les civils sont plus menacés que jamais dans la situation de chaos créée par les Occidentaux. Le Conseil de sécurité de l’ONU, très actif quand il fallait s’en prendre au gouvernement libyen légitime, est soudainement indifférent face aux atrocités que subissent les civils pour une raison ou une autre, gestes de vengeance contre les pro-Kadhafi, règlements de comptes entre les clans qui se disputent le pouvoir à travers des luttes tribales sanglantes ou actes purement criminels. Quelle sera la réaction du gouvernement britannique qui a été l’un des principaux artisans du soutien apporté aux groupes armés en Libye et qui voit maintenant ses propres ressortissantes victimes de la violence bestiale de ces mêmes groupes armés ?
Kamel Moulfi
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