La riposte des jeunes
Tahar Belabès a très opportunément clarifié la position du mouvement dont il est le porte-parole, en dénonçant les tentatives de manipulation du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC) et qui s’apparentent en fait à de grossières provocations visant à détourner la lutte des jeunes chômeurs et à les exploiter pour des objectifs antinationaux. Le mouvement social autour de l’emploi des jeunes ne plaît pas à ceux que Tahar Belabès désigne par «des cercles occultes dans les wilayas de Ouargla ou Laghouat» et sans doute d’ailleurs aussi. Ces cercles font tout pour amener les pouvoirs publics à tomber dans le piège de la répression d’un mouvement porteur de revendications légitimes et pour isoler les jeunes chômeurs du reste de la population. Dans ce but, toutes les accusations sont bonnes : «séparatistes ou communistes ou chiites ou agents étrangers». La meilleure riposte pour le mouvement des jeunes chômeurs est celle qu’a utilisée leur porte-parole : la clarification. «Nous ne sommes pas intéressés par le printemps arabe», a-t-il lancé à l’adresse de ceux qui veulent éloigner le mouvement de sa lutte sociale et l’entraîner dans l’impasse des manœuvres politiciennes qui ne servent ni l’intérêt des jeunes ni celui du pays. Il est bon de savoir que les membres du mouvement ont chassé plusieurs députés et dirigeants politiques qui avaient fait le déplacement dans la région de Ouargla, pour tenter de manœuvrer et détourner le mouvement de ses revendications sociales, liées particulièrement à l'emploi. Les jeunes chômeurs ont pris conscience de cette situation. Non pas qu’ils soient apolitiques, au contraire, quand ils exigent du gouvernement d’inscrire l’emploi des jeunes comme priorité, ils font, à leur manière, de la politique, la vraie, celle qui va dans le sens de l’intérêt général.
Kamel Moulfi
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