Appel au meurtre
Le funeste prédicateur Youssef Al-Qaradawi vient de franchir toutes les bornes, en décrétant une nouvelle fatwa, depuis Ghaza, où il est reçu en grande pompe par le Hamas. Il appelle au «grand djihad», le nafîr, où la femme n'a pas à prendre la permission de son mari, ni l'enfant celle de son père pour sortir guerroyer ; c'est un appel de sortie massive et immédiate à tuer et se faire tuer. Il laisse toutefois aux gens la liberté d’interpréter le sens de ce djihad : si c’est pour combattre l’ennemi israélien, qui occupe la terre sainte de Palestine, ou contre les dirigeants de certains pays arabes et musulmans. Après donc avoir déclaré licite le sang de tous ceux qu’il jugeait comme hérétiques en Libye, puis en Syrie, en appelant même au meurtre – certes en jouant sur les mots – des oulémas qui soutiendraient le régime en place, Al-Qaradawi agit, grâce aux médias, comme l’autorité suprême des mouvements salafistes et se substitue désormais à Oussama Ben Laden et son successeur Ayman Al-Zawahri, pour les mouvements takfiristes. Cette outrecuidance pousse heureusement à un sursaut des authentiques oulémas, qui se sentent outrés par ces hérésies, à l’image de l’imam d’Al-Qods, Cheikh Salah-Eddine Ibn Ibrahim, qui dénonce très courageusement et avec force arguments coraniques les élucubrations d’Al-Qaradawi sur l’interprétation très dangereuse de certains versets du Coran, en expliquant notamment qu’il n’existe aucun verset autorisant un musulman à tuer un autre musulman. Cheikh Salah-Eddine reprenant ce hadith du Prophète : «Qui prend les armes contre nous n’est pas des nôtres.» Il est clair, pensent les oulémas sincères et honnêtes, que des prédicateurs comme Al-Qaradawi sont une menace pour la nation musulmane.
R. Mahmoudi
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