Terroriste baisemain
Quand le Makhzen est contraint d’avoir recours à un repris de justice pour s’attaquer à l’Algérie, c’est que rien ne va plus dans le royaume à l’ouest de nos frontières. Il s’agit d’un certain Mohamed Fizazi que le porte-parole de notre ministère des Affaires étrangères a traité de «roquet de service», une expression judicieusement employée qui renvoie aux aboiements des chiens quand la caravane passe. Et l’Algérie qui avance oppose, comme l’a affirmé la même source, «un fier mépris à une bassesse aussi infâme venant de la part d'un repris de justice», doublé d’un agent des services marocains. Car cet individu, condamné à 30 ans de prison pour son implication dans les attentats de 16 mai 2003 à Casablanca, a mystérieusement bénéficié d’une grâce royale qui l’a fait sortir de prison en avril 2011. Pour d’autres missions. S’attaquer à notre pays est l’une d’elles. Mais il reste que cette série d’agressions verbales contre l’Algérie amène à s’interroger jusqu’où veut aller le Maroc ? On sait que le royaume se débat dans une crise économique durable qui affecte toute sa société et qu’il a, donc, besoin, pour y faire face, d’opérer une diversion en créant artificiellement des problématiques de politique extérieure avec l’illusion qu’elles capteraient et mobiliseraient la population. Il y a eu trop de faits, ces derniers temps – et le hasard n’existe pas dans ce genre de situation –, pour que tout le monde comprenne que l’Algérie a été choisie pour cette campagne de provocations. Le chef salafiste Mohamed Fizazi est chargé d’attiser le feu sur la question du Sahara Occidental sur laquelle l’isolement du Maroc est évident. La «revendication territoriale» est confiée à un politicien qui est à l’aise dans le discours belliqueux d’un autre âge. Au chapitre de ces provocations, on a vu également comment la justice marocaine, qui répond aux ordres du Makhzen, a jugé et prononcé le verdict dans l’affaire du jeune Algérien Islam Khoualed, au moment où Mourad Medelci participait à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe à Rabat. Tout cela n’a jamais empêché l’Algérie de se construire au bénéfice d'ailleurs de tout le Maghreb.
Kamel Moulfi
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