Inquiet pour l’Algérie ?
Par Kamel Moulfi – Certains confrères sont prêts à tout avaler, y compris les plus grosses couleuvres. Ainsi, ils nous apprennent que le FMI serait inquiet pour l’Algérie. Pourtant, son représentant en mission à Alger a tout fait pour être mesuré dans ses appréciations et on le comprend, cette institution, honnie de toutes les populations dans les pays en développement, tient encore au chaud les 5 milliards de dollars que notre pays lui a refilés pour renflouer ses caisses. Si le FMI pensait vraiment que l’Algérie était sujette à inquiétude et se portait si mal, pourquoi aurait-il quémandé auprès de ses autorités la somme rondelette de 5 milliards de dollars ? Le complexe nourri à l’égard du FMI depuis le traitement de choc qu’il a administré à notre pays, dans les années 90, n’a pas disparu. Pourtant, les institutions financières internationales ne cessent de répéter que la situation financière de l’Algérie est solide. Le point faible est dans la très forte dépendance à l’égard des hydrocarbures, mais tout laisse penser que le représentant du FMI veut nous enfoncer encore plus dans cette dépendance. Il suggère à l’Algérie, tout simplement – ce n’est pas une injonction, il n’en a pas les moyens –, de vendre encore plus d’hydrocarbures à l’étranger, au moment où des spécialistes algériens recommandent d’en laisser dans le sous-sol pour les générations futures. Son souci de servir les besoins d’énergie des économies occidentales le pousse à suggérer, là aussi, de réduire la consommation d’énergie des Algériens. Par ailleurs, on sait que le gros problème de l’économie algérienne, ces dernières années, se trouve dans le niveau inquiétant, le mot convient, des importations, notamment de véhicules et autres produits de consommation. Toute la réflexion engagée dans la tripartite qui a marqué la rentrée cette année a tourné autour de la démarche à adopter pour contenir l’hémorragie de dépenses d’achats à l’extérieur. Le représentant du FMI ne trouve rien d’autre que proposer de relancer le crédit à la consommation sans prendre la précaution de préciser, comme le font les responsables et spécialistes nationaux, que seuls les produits définis en tant que «made in Algeria» seront concernés par cette politique de crédit. Heureusement que l’économie pour 2014 sera guidée par la loi de finances algérienne.
K. M.
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