Le cirque Amar
Par R. Mahmoudi – Dans sa dernière acrobatie, le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, a redoublé d’arrogance et tenté de faire taire ses rivaux au sein du parti, en se couvrant derrière «Son Excellence» le président de la République, dont il se proclame toujours comme le porte-parole, et en faisant dans la surenchère. Ainsi, tout en se disant partie prenante du pouvoir en place, puisqu’il revendique désormais le poste de Premier ministre pour son parti, au nom de la majorité que détient le FLN, il ne trouve aucune gêne à emprunter à une certaine opposition ses vieux mots d’ordre relatifs à «l’instauration d’un Etat civil», à la «dissolution de la police politique», au nom de la démocratie et de la «séparation des institutions». Se prenant pour une tête pensante du pouvoir, Amar Saïdani se permet même d’annoncer l’avènement d’une «nouvelle ère» pour le pays, en affirmant que l’Algérie négocierait actuellement le passage d’une période à une autre, alors qu’en réponse à la question d’un journaliste lui demandant s’il avait des assurances ou des informations sûres que Bouteflika allait annoncer sa candidature pour un quatrième mandat, il se met à bafouiller, parce que, réellement, il n’était pas un maître du jeu. «Mon petit doigt me dit qu’il va se présenter !» se contenta-t-il de dire, mais avec toujours le même air arrogant de celui qui sait tout et qui a les faveurs des décideurs d’El-Mouradia. Décodées, ces jongleries verbales du patron contesté du FLN traduisent, plus que de la confusion, une peur panique sous le chapiteau du clan présidentiel, à moins de trois mois du numéro de grande illusion.
R. M.
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