Volte-face
Par Kamel Moulfi – Le couac intervenu à la veille de la tenue de la conférence de paix sur la Syrie dite Genève 2, avec la volte-face du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a exclu l’Iran après l’avoir préalablement invité, annonce les grandes difficultés à venir sur la voie d’une solution politique durable du dossier syrien. La raison invoquée par Ban Ki-moon est le refus iranien de soutenir un gouvernement de transition en Syrie, c'est-à-dire le «changement de régime» que les principaux pays occidentaux veulent imposer comme principal point à l’ordre du jour de la rencontre qui commence demain à Montreux, en Suisse. En fait, le recul du secrétaire général de l’ONU, sous la pression des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, n’a pas constitué une surprise dans la mesure où l’Iran n’a à aucun moment exprimé le souhait de participer à cette conférence. C’est plutôt l’invitation adressée à ce pays qui était inattendue et avait suscité beaucoup d’espoirs en tant que garantie de succès des négociations prévues entre les autorités syriennes et l’opposition représentée par la Coalition nationale syrienne (CNS). Mais celle-ci a menacé de revenir sur sa décision de participer si la présence de l’Iran était maintenue. Les positions des parties en conflit sont très éloignées les unes des autres. D’un côté, le gouvernement syrien, soutenu par la Russie, veut conclure Genève 2 par un accord de lutte antiterroriste avec l’opposition pour mettre en échec les groupes islamistes armés. Quant à l‘opposition, poussée par les principaux pays occidentaux et leurs alliés dans la région – Qatar, Turquie et Arabie Saoudite –, son objectif reste le départ du président Bachar Al-Assad. En attendant, Genève 2 a déjà eu un premier effet sur l’opposition, avec l’éclatement de la Coalition désertée par son aile hostile au dialogue direct avec le pouvoir.
K. M.
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