L’agonie
Par Kamel Moulfi – L’attention de l’opinion publique est de plus en plus centrée sur le sort qui sera réservé à Amar Saïdani. La salve qu’il a déclenchée contre le DRS et son premier responsable était de nature à créer ce que l’on appelle un «trouble à l’ordre public». Heureusement, le personnel politique, au sein du pouvoir et dans l’opposition, ainsi que la population n’ont pas suivi sa démarche qualifiée d’irresponsable. Au contraire, c’est la tendance à la sérénité qui domine, mais nombre de gens continuent de s’interroger sur les intentions réelles de celui qui prétend parler au nom du FLN après s’être emparé de sa direction, indûment aux yeux des légalistes regroupés autour de Belayat. Tout le monde a compris que les accusations lancées par Saïdani contre le DRS s’inscrivent dans la perspective de l’élection présidentielle et beaucoup sont convaincus qu’elles sont liées à la question du quatrième mandat pour Bouteflika. Mais comment expliquer une virulence telle dans les propos qu’elle a choqué y compris ses alliés de circonstance, obligés de se démarquer et même de le condamner ouvertement, comme l’a fait Amara Benyounès. L’explication qui revient le plus souvent a bien été résumée par le colonel à la retraite Chabane Boudemagh, dans sa déclaration à Algeriepatriotique. Tout cela, souligne l’ex-colonel du DRS, «exprime l'agonie d'une clientèle politique dans sa visée de pérenniser un système sous la seule autorité du capital privé et de s'assurer l'impunité du fait d'accaparement illégal de ce même capital par le biais des malversations, plus d'une décennie durant, et sur lesquelles ont enquêté les loyaux hommes et femmes qui composent les effectifs du DRS objet d'accusations». Le colonel Boudemagh a fait ressortir la gravité de la dérive de Saïdani qui a visé une institution de souveraineté «autour de laquelle s'organisent la consolidation et le développement du potentiel de défense de la nation». On est loin du règlement de comptes personnel mais bien plus près de la tentative de déstabilisation.
K. M.
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