Risques de dérapage
Par Kamel Moulfi – A moins de dix jours de la clôture de la campagne électorale, sale temps pour le clan Bouteflika qui voit le meeting de Sellal à Béjaïa empêché par des manifestants et celui de Batna carrément annulé devant les risques encourus par le directeur de campagne du président-candidat. Ces faits s’ajoutent aux échauffourées de Marseille, en France, où un autre partisan de Bouteflika, en l’occurrence Amar Ghoul, a été pris à partie par des personnes qualifiées d’«excitées» par la commission de supervision de la campagne électorale. Pour le moment, les deux principaux camps qui sont dans la course à la présidentielle, celui d’Abdelaziz Bouteflika et celui d’Ali Benflis, se démarquent des actes de violence qui émaillent la campagne. Les accusations visent les boycotteurs en «vrac», sans distinguer entre leurs appartenances différentes et parfois opposées les unes aux autres. Mais une chose est sûre, ces faits confirment les craintes quant à ce qui pourrait se passer au lendemain du 17 avril si l’un des deux candidats, Abdelaziz Bouteflika ou Ali Benflis, se mettait à contester les résultats donnant la victoire à l’autre et à la revendiquer pour lui. Les boycotteurs attendent cette phase pour tout remettre à plat et entamer la «période de transition» qu’ils appellent de leurs vœux. Dans cette liste d’attente, il y a le FIS qui n’a pas caché qu’il fonde beaucoup d’espoirs sur le désordre de l’après-17 avril si ce scénario se réalise. L’ambiance électrisée, voire les violences qui entourent les meetings de campagne du président-candidat, incitent à penser qu’effectivement ce scénario a de grandes chances de se produire. On comprend la prudence observée chez de nombreux citoyens – n’ayant pas forcément la même opinion à l’égard de cette élection, ni des candidats – qui appellent au calme et à la sérénité, conscients des risques sérieux de dérapage.
Kamel Moulfi
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