L’exemple Borloo
Par Karim Bouali – «Je n'ai pas en l'état toute l'énergie nécessaire pour remplir complètement toutes mes responsabilités, j'ai donc décidé de mettre un terme à mes fonctions et mandats.» Un bel exemple venant d'un grand monsieur, J.-L. Borloo ! Cet homme politique français mérite la description que fait de lui unanimement la classe politique de son pays, amis et adversaires confondus : il est hors normes. Il a suffi à Jean-Louis Borloo d’un simple courrier adressé au comité exécutif de son parti pour annoncer sa décision que personne n’attendait ni ne réclamait. Au contraire, en démissionnant de la présidence de l'UDI et du Parti radical, et en abandonnant également la présidence du groupe UDI à l'Assemblée nationale française, il laisse son camp politique dans un grand embarras, c’est même un «coup dur», commentent ses amis qui espéraient qu'il «revienne en forme» pour participer à la campagne des élections européennes qui auront lieu en mai. Fin janvier, il avait été hospitalisé en urgence pour une «pneumonie aiguë frontale», une infection qui débute brutalement, mais évolue favorablement, ont expliqué ses médecins. Et à 63 ans, Jean-Louis Borloo, qui est donc encore assez loin de l’âge de la retraite quand on fait de la politique, était en droit de se nourrir d’illusions et croire qu’il pouvait récupérer. Son entourage comptait sur son rétablissement complet après «quelques semaines d’absence». Mais l'ex-ministre a considéré que son état de santé ne lui permettait plus d'assumer ses charges politiques. Toutes proportions gardées, il n’est pas exagéré de faire la comparaison avec ce qui se passe dans notre pays où Bouteflika, hospitalisé à la suite d’un AVC le 27 avril 2013, puis contraint à une longue convalescence, non seulement reste accroché au poste de chef de l’Etat, mais brigue maintenant un quatrième mandat de cinq ans, ne pensant pas à démissionner alors que de l’avis de nombre d’observateurs, «il n’a pas en l'état toute l'énergie nécessaire pour remplir complètement toutes ses responsabilités». Pis, aussi bien dans les institutions que dans son entourage immédiat, personne ne trouve à redire. A méditer.
K. B.
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