Il se mord les lèvres
Par Karim Bouali – Dans son communiqué diffusé hier, Abdeslam Bouchouareb, le directeur de la communication du candidat Abdelaziz Bouteflika, accuse nommément, en le citant huit fois, Ali Benflis dont les représentants seraient, selon les propos du clan présidentiel, les auteurs de «comportements violents» durant cette campagne électorale qui sera clôturée dans quelques heures. Dans leurs premiers commentaires, les observateurs ont vu dans cette réaction inattendue et plutôt surprenante, du clan présidentiel, une manifestation de panique à l’idée que le président-candidat à un quatrième mandat perdrait l’élection face à son rival Ali Benflis. C’est le signe que la confrontation ouverte a commencé. Cela n'augure rien de bon pour le jour du scrutin et préfigure même le climat, pour le moins exempt de toute sérénité, dans lequel pourrait se dérouler le vote. Les accusations graves, qui se réfèrent à des dépassements qui ont marqué certains meetings tenus dans le cadre de la campagne présidentielle, non seulement ne reposent sur aucune preuve précise impliquant Ali Benflis, mais, surtout, ne résistent pas à la comparaison avec le parcours politique que les Algériens ont retenu de ce dernier, à savoir son attachement à la stabilité du pays et à l’unité du peuple. Sans attendre la réponse d’Ali Benflis au communiqué accusateur émanant du clan présidentiel, il suffit de rappeler que, dans l’interview accordée à notre site, il fixait «une ligne rouge, une ligne à ne jamais dépasser : la violence», estimant que «ceux qui réclament la violence et qui la pratiquent s’excluent du champ politique». Dernièrement, dans un entretien à Al-Jazeera, Ali Benflis déclarait : «Rien ne peut se substituer à la démocratie pour opérer le changement». En fait, le communiqué de Bouchouareb traduit l’échec lamentable de la stratégie électorale privilégiée, chez nous, par ceux qui détiennent le pouvoir. Cette stratégie, créée par le système du parti unique et mise en œuvre dans les élections présidentielles, repose sur deux éléments : occupation exclusive de l’espace public et usage abusif et illégitime des moyens de l’Etat. Ce n’est pas suffisant, l’aveu de Bouchouareb à travers son communiqué le prouve. Les temps ont changé.
K. B.
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