De quoi j’me mêle ?
Par Kamel Moulfi – Tariq Ramadan remet ça. Il critique l’Algérie sous l'angle habituel, un angle qui plaît à un auditoire français qui ne cesse de cultiver sa rancœur à l’égard de notre peuple coupable de s’être libéré de la France coloniale un certain mois de juillet 1962, en votant massivement pour l’indépendance après une lutte armée longue et meurtrière. A ces gens, l’Algérie est restée en travers de la gorge. Tariq Ramadan n’hésite pas à aller à la rencontre des fantasmes de ce public. Et si les médias français lui font appel, c’est uniquement pour remplir cette fonction. Ces médias savent que Tariq Ramadan traîne une réputation d’intégriste tellement bien établie qu’il cherchera tout le temps, et vainement pour lui, à la cacher devant ses sponsors européens. Il ne peut pas faire oublier qu'il est le petit-fils de Hassan Al-Banna, fondateur des Frères musulmans en Egypte, un mouvement interdit pour activités terroristes dans ce pays et même en Arabie Saoudite, et objet du conflit diplomatique qui déchire actuellement les pays du Golfe. Il est connu pour être provocateur quand il s’exprime sur les radios ou les plateaux des chaînes françaises de télévision, qui, soit dit en passant, raffolent de ses propos. Mais il n’a cependant jamais dit un seul mot de trop, en fait pas un seul mot, pour critiquer le Qatar où il dirige un centre de recherche islamique. Cela se comprend, le Qatar est le sanctuaire des Frères musulmans. A-t-il prononcé un jour un mot ou a-t-il fait quelque chose en solidarité avec le Qatari Mohamed al-Ajmi, condamné, après un procès expéditif, à quinze ans de prison pour un poème jugé subversif. Tariq Ramadan n’a pas l’honnêteté de reconnaître le caractère barbare de la pratique de la lapidation des femmes dans certains pays musulmans et encore moins le courage d’appeler à la combattre pour l’interdire. Heureusement, la lapidation des femmes n’existe pas et n’existera jamais dans notre pays, libéré de ces pratiques grâce, justement, au combat des femmes algériennes.
K. M.
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