Saïdani s’agite
Par Kamel Moulfi – Le chef actuel du FLN, Amar Saïdani, multiplie les entourloupettes pour faire croire aux militants de son parti qu’ils sont toujours les maîtres des lieux en Algérie. Pour cela, il n’hésite pas à introduire la cacophonie dans le camp politique qui soutient Bouteflika et l’a aidé à obtenir son 4e mandat présidentiel. Et il exige pratiquement le silence des autres, en ne leur concédant, exceptionnellement, le droit d’intervenir que si ce qu’ils disent ne dérange pas sa délicate démarche pour calmer ses troupes dans le FLN. Le RND, sous la houlette d’Abdelkader Bensalah, et le TAJ d’Amar Ghoul ont compris la leçon et ne font pas de vague. Leurs discours sont pratiquement lisses et, surtout, s’ils citent le Président, ils ne prétendent pas parler en son nom. La principale mise en garde lancée par Saïdani interdit aux «autres» de faire référence à ce que leur dit le Président quand ils le rencontrent. Or, c’est ce que fait Louisa Hanoune qui, sans être représentée dans le nouveau gouvernement, n’a pas caché sa satisfaction après l’annonce de l’élection du président Bouteflika. Le chef du FLN promet d’en faire son affaire. Il fera barrage aussi aux projets de ses alliés du camp présidentiel, particulièrement à Amara Benyounès qui annonce de nouvelles élections, législatives et locales, après la révision constitutionnelle et le futur découpage administratif du territoire. Ce qui est «normal» pour le premier responsable du MPA ne l’est pas pour Saïdani et encore moins, naturellement, pour les députés FLN, élus dans des conditions contestables et contestées, et qui voudraient continuer à profiter des privilèges parlementaires jusqu’à 2017. Défavorisés par la composition du gouvernement, alors qu’ils s’attendaient à une récompense, et pis encore, menacés par une dissolution de l’APN et son renouvellement anticipé, les députés FLN pourraient montrer leur mécontentement à l’occasion du débat autour du programme du gouvernement, qui commence aujourd’hui. Toutes les gesticulations de Saïdani en ce moment visent à désamorcer cette possible fronde.
K. M.
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