Confusion totale
Par Kamel Moulfi – Personne ne peut prévoir quelle tournure vont prendre les événements dramatiques qui se déroulent en ce moment en Libye et vers quoi ils vont aboutir. Toutes les informations qui parviennent de ce pays voisin confirment qu’il n’est pas prêt à sortir du chaos dans lequel il est plongé depuis l’assassinat de Mouammar Kadhafi, le 20 octobre 2011, à Syrte. La violence connaît une forte recrudescence à Benghazi, où les milices font la loi, mais aussi dans les autres principales villes, contrôlées par des groupes armés, de toutes obédiences, mais majoritairement islamistes et versés dans le terrorisme. Hier, c’est Hashim Beshr, un responsable au ministère libyen de l'Intérieur qui a échappé à un attentat à la voiture piégée près de sa maison. Pourquoi lui ? Sans doute parce qu’il est chargé de réinsérer les membres des milices armées dans la police nationale. Les autorités n’arrivent pas à stopper la circulation des armes et à dissoudre les milices. La confusion est aggravée par l’impasse politique due à la présence de deux Premiers ministres, Abdullah Thinni et son successeur nouvellement élu Ahmed Maitiq, ce qui a amené le chef des renseignements libyen Salim al-Hassi a donné sa démission jeudi. Dans cette situation incontrôlable, la Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul) a appelé à un dialogue politique entre les protagonistes libyens pour surmonter leurs désaccords. Ce n’est pas la seule touche surréaliste dans ce décor de feu et de sang, la Libye se prépare à des élections législatives prévues le 25 juin, alors que la lutte pour le pouvoir ne passe plus par les urnes mais par la guerre que se livrent les différentes parties en présence, structurées autour des tribus et des milices. La tentative de réduire les groupes armés terroristes lancée par le général Khalifa Haftar, une opération sur laquelle beaucoup d’espoirs ont été fondés, peine à donner ses premiers résultats. Tout cela se passe à nos frontières. Dire que la situation est préoccupante de ce côté n’est pas exagéré.
K. M.
Comment (14)
Les commentaires sont fermés.