«Fumisterie politique»
Par Kamel Moulfi – La formule «dossier clos», entrée dans le jargon médiatique chez nous pour signifier que la page FIS est définitivement tournée, n’a pas suffi à Ahmed Ouyahia pour confirmer le rejet définitif de l’idée d’une amnistie générale ; il l’a traitée de «fumisterie politique», en accord parfait avec Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, qui avait, avant lui, souligné qu’il n’en a jamais été question. Il ne faut pas être très perspicace pour penser à Me Farouk Ksentini, le président de la Commission consultative nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme. Il faut juste avoir un peu de mémoire parce que ça ne remonte pas à très loin, quand il avait avancé sur le ton de la prétention, que l’option d’une amnistie générale était «inévitable». Me Farouk Ksentini était devenu le promoteur attitré de cette idée et tenait, visiblement, à s’en assurer la paternité en laissant entendre qu’elle n’était pas inspirée par le président Bouteflika. Il appelait cela «le second souffle» de la réconciliation nationale. A une condition, précisait-il, comme pour nuancer son audace : tous les terroristes encore en activité doivent se rendre ensemble et en même temps, tel que cela a été rapporté par la presse. Et même avec cette condition, idyllique, quand on connaît la nature du terrorisme qui veut frapper l’Algérie, le peuple algérien devra être de nouveau consulté par voie référendaire. Dans son argumentaire, une telle démarche est imposée par l’évolution de la situation en Algérie. Il faut croire que Me Farouk Ksentini voit cette évolution dans le sens contraire de ce qu’elle est réellement. En fait, ce qui l’a conduit à se faire le chantre de l’amnistie générale comme «issue fatale», c’est – lui-même l’a expliqué – ce qui s’est dans le passé dans le monde et à travers l'Histoire. Cela s’appelle le mimétisme. Le pouvoir, comme s’est mis à l’appeler y compris Ahmed Ouyahia, n’a pas l’intention de décréter l’amnistie générale ni réhabiliter le FIS dissous. Dossier clos donc.
K. M.
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