Là-bas, pas d’impunité
Par Kamel Moulfi – Les supporters algériens qui pensaient trouver au Brésil le même laxisme dont ils profitent en Algérie de la part des autorités sont tombés de haut. Là-bas, comme d’ailleurs dans n’importe quel autre pays régi par les règles de l’Etat de droit, on ne badine pas avec la loi ni avec le règlement. Les fumigènes sont interdits dans les compétitions de la Fifa, et au Brésil, cette disposition est appliquée. Deux supporters sont interdits d’entrée au stade de Porto Alegre et ne pourront pas voir le match contre l’Allemagne, le seul peut-être qu’ils n’auraient pas voulu manquer, coûte que coûte. Deux sur 2 000 ou 4 000, c’est une proportion négligeable. Elle correspond certainement à celle qui, dans notre pays, véhicule l’incivisme non seulement dans les stades, mais dans la rue, au travail… Un pour mille. Pourtant, cette «minorité» est impunie. Pourquoi ? Sans doute, parce qu’elle est utile ; elle constitue un auxiliaire précieux dans la «gouvernance» locale et, de ce fait, elle est même «chouchoutée». Localement, aucune autorité n’a montré la moindre volonté de rappeler à l’ordre ce un pour mille et encore moins de l’éduquer pour l’amener au comportement que dicte le respect des autres. Les responsables locaux ont besoin de ce un pour mille pour pouvoir s’occuper de futilités qui «tapent à l’œil», et dont ils espèrent peut-être qu’elles leur procureront de bonnes affaires, mais aussi des dividendes politiques. Au point d’en oublier jusqu’à leur devoir le plus élémentaire à l’égard de la population : ramasser les ordures, pas uniquement dans un patelin perdu et délaissé parce que «sans intérêt», mais en plein centre de la capitale, qui présente les allures d’une vitrine affreusement sale. Nettoyer les villes, comme le souhaitait le gouvernement, n’exige aucune technologie de pointe ni un management de haut niveau, que l’on serait obligé d’importer à coup de devises, il suffit juste de faire son travail et de s’occuper du cadre de vie décent exigé par le citoyen.
K. M.
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