Soigner l’image
Par Kamel Moulfi – L’été est la haute saison pour les compagnies aériennes, avec son flot de touristes qui voyagent à travers le monde. C’est, pour elles, l’occasion à ne pas rater : drainer le maximum de passagers, accroître bien sûr le chiffre d’affaires et faire des bénéfices. L’arme absolue pour y arriver, c’est la publicité pour soigner l’image auprès de la clientèle et, de plus en plus, grâce aux nouvelles technologies, la communication pour la fidéliser. C’est valable pour toutes les compagnies… sauf une : Air Algérie. Notre compagnie nationale a eu le malheur, cette année, d’affréter auprès de sociétés étrangères des avions qui ont porté un grand tort à sa réputation. Il y a eu le crash du vol Ouagadougou-Alger, qui a tué tous les passagers, et sur lequel travaillent les experts pour en connaître les causes, puis, juste hier, une sortie de piste d’un avion d’Air Algérie, sur l’aéroport de Lille, un incident sans gravité, mais qui a pris, dans le contexte d’une véritable campagne hostile au pavillon national, les allures de catastrophe. Dans les deux cas, les avions étaient étrangers ainsi que les équipages. Mais la «propagande» médiatique ne s’embarrasse pas de la rigueur indispensable pour restituer les faits dans leurs moindres détails. Evidemment, la réputation d’Air Algérie, qui n’était déjà pas très reluisante, en prend un coup. Il y a incontestablement un déficit de communication à combler le plus rapidement possible vers les passagers et vers le public en général. Les plus âgés se demandent comment Air Algérie, de grande compagnie qu’elle était dans les premières décennies de l’indépendance, en est arrivée à offrir une piètre image au point où quasiment personne ne peut la défendre contre les opérations de désinformation et de dénigrement dont elle est l’objet et dont profite la concurrence. Les dirigeants d’Air Algérie doivent casser la routine créée par la position de monopole occupée pendant longtemps par la compagnie et qui a encouragé une forme de mépris envers les passagers. On retrouve ce même comportement partout là où la notion de service public a été balayée par le monopole qui se traduit par «c’est à prendre ou à laisser !», comme dans la distribution de l’eau potable ou de l’électricité. A tout cela, il faut ajouter les interventions extérieures qui conduisent à la pratique non commerciale du favoritisme dans le traitement de la clientèle.
K. M.
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