L’Algérie n’a rien à cacher
Par Kamel Moulfi – Après un ou deux reports qui ont eu pour effet immédiat d’alimenter, surtout de l’autre côté de la Méditerranée, les spéculations des résidus du «qui tue qui», la venue à Alger, les 12 et 13 octobre, du juge français chargé de l’enquête sur l’assassinant des moines de Tibhirine, Marc Trévidic, vient d’être annoncée par le ministre de Justice comme un fait banal. Les circonstances de l’enlèvement des sept moines, rapportées par des témoins directs et crédibles, ne laissant aucun doute sur la responsabilité du GIA dans cet acte terroriste commis en mars 1996, les partisans du «qui tue qui» en ont été réduits, d’abord, à tenter d’impliquer l’armée dans leur mort et, ensuite, à laisser croire que l’Algérie voulait empêcher la vérification de cette accusation – évidemment gratuite – alors que les autorités ont accédé à la demande des magistrats français de venir dans notre pays pour poursuivre leur enquête. Le doute jeté sur les conclusions de l’enquête algérienne concernant la fin tragique des moines de Tibhirine a donc été aggravé, dans certains milieux français, par la volonté de s’ingérer dans les procédures de la justice algérienne. Peine perdue : l’Algérie n’a rien à cacher sur l’affaire de la mort des sept moines. Par contre, la souveraineté nationale n'a pas de limite dans notre pays et, encore moins, dans le domaine de la justice ; ce n’est pas au juge français ni aux médias qui répercutent ses déclarations à décider d’une action à caractère juridique qui se déroule sur notre territoire. La procédure d’expertise et d’autopsie à laquelle assistera le juge Trévidic sera assurée par des experts algériens, a tenu à préciser Tayeb Louh. On apprend aussi que le magistrat algérien en charge du même dossier se rendra en France le 21 octobre. Ce n’est pas seulement le principe de la réciprocité qui explique cette démarche, les responsables français ont des choses à dire sur la façon dont cette affaire a été traitée par leurs services ; en fait, sur leur responsabilité.
K. M.
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