Effluves de kif à la CDH
Par Kamel Moulfi – On pourrait penser que le chargé d'affaires du Maroc à Genève, Hassan Boukili, est très mal informé sur l’Algérie et ignore donc tout de la réalité de notre pays, d’où sa tendance à dire n’importe quoi quand il s’agit d’en parler. Mais ce qu’il a raconté hier, mercredi, devant le Conseil des droits de l'Homme de l’ONU, relève du délire. C’est à croire que le diplomate marocain a prononcé son discours dans une ambiance baignée par les effluves de kif dont son pays a été classé, par les institutions onusiennes spécialisées dans la surveillance du trafic de stupéfiants, à la première place pour l’exportation. En fait, le Maroc reproche à l’Algérie sa position de principe sur la question de la décolonisation du Sahara Occidental et son soutien au peuple sahraoui qui lutte pour faire aboutir son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Notre pays n’est pas le seul à avoir adopté cette position, loin de là, le Polisario bénéficie de la solidarité politique et diplomatique d’un grand nombre d’Etats. Cela fait 30 ans que l’Organisation de l’unité africaine (OUA, devenue par la suite Union africaine) a admis en son sein la République arabe sahraouie démocratique (RASD), isolant le Maroc qui a été contraint de quitter l’organisation panafricaine. En juin dernier, lors de son 23e sommet en Guinée équatoriale, l’UA a confirmé cette démarche et a pris la décision de nommer un envoyé spécial au Sahara Occidental, en la personne de Joaquim Chissano, l’ancien président mozambicain. Joaquim Chissano n’est pas dans un rôle de figuration, il a commencé ses consultations et présentera son rapport au prochain sommet de l’UA en janvier 2015. De plus, les efforts déployés par les amis du Polisario pour étendre à la surveillance des droits de l’Homme les prérogatives de la Minurso ont des chances d’aboutir après les nombreux rapports faisant état des actes sauvages de répression commis par les forces de sécurité marocaines contre la population et les militants sahraouis. La mission confiée par le Makhzen à son diplomate en poste à Genève, consistant à aller à contre-courant de l’évolution de la situation favorable à la lutte du peuple sahraoui, est impossible à accomplir, d’où les faux-fuyants qu’il utilise pour s’attaquer vainement à l’Algérie.
K. M.
Comment (23)
Les commentaires sont fermés.