Par un coup de crayon
Par Kamel Moulfi – Les tracas bureaucratiques que les Algériens endurent à la moindre démarche sont finalement, surtout en 2014, des artifices sans fondement autre que la paresse qui s’installe quand le contrôle fait défaut et que les doléances des citoyens rencontrent des oreilles sourdes au niveau de l’Administration. Un coup de crayon suffit pour éliminer bien des entraves qui font perdre un temps précieux aux «administrés». Comme, par exemple, la décision d’annulation de la légalisation des copies de documents originaux. Il paraît que cela va éliminer les trois quarts du poids de la bureaucratie et on le comprend quand on constate le temps consacré, parfois des dizaines de minutes de chaîne devant un guichet à la mairie pour un survol des documents et quelques coups de tampon suivis d’une signature qui durent une fraction de minute, preuve que les agents chargés de cette corvée n’y croient pas tellement, eux-mêmes. Avec quelque retard, les autorités viennent de découvrir, à leur tour, que cette procédure était absurde. Rien ne remplace la probité des agents administratifs et leur contrôle méticuleux et consciencieux des copies de documents originaux contenus dans les dossiers administratifs. Mais cela demande une organisation et un effort, deux choses aux antipodes de la paresse qui entraîne le laxisme ouvrant la voie à la fraude. On imagine la quantité de papier qui sera économisée en même temps que d’autres «consommables» engloutis inutilement par la bureaucratie. Ce ne sera pas une petite économie dans un contexte où la chute libre amorcée par le prix du baril de pétrole appelle à une austérité bien placée, c'est-à-dire non pas dans les besoins sociaux de base, mais dans le gaspillage provoqué par les incompétences. La débureaucratisation, imposée en fait par les progrès fulgurants des TIC, doit cependant s’accompagner par la lutte contre les passe-droits et le favoritisme qui continuent à sévir à partir des administrations et notamment celles des communes. Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur les nombreuses plaques de signalisation qui autorisent, indûment, le stationnement de véhicules à des partis politiques ou à des organismes que nul texte officiel ne considère comme des institutions éligibles à un tel avantage.
K. M.
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