Une perte de temps
Par Kamel Moulfi – «Prochainement» : c’est l’adverbe qui convient le mieux à l’annonce d’un remaniement du gouvernement en Algérie. Entre le moment où les médias commencent à en parler et celui où il se produit, il y a un temps indéfiniment long et c’est pourquoi un tel événement a toujours été prévu pour «prochainement». Malgré le tapage médiatique, l’opinion publique ne semble pas montrer un quelconque intérêt pour les changements de ministres. En dehors des départements les plus médiatisés, ceux de l’Education nationale et de l’Habitat, pour des raisons compréhensibles, les autres ministères sont pratiquement ignorés. Les gens suivent les interventions du ministre de l’Habitat parce qu’il tient la clé de la solution à leur problème de logement, et celles de la ministre de l’Education parce que ce qu’elle dit a un rapport direct avec la scolarisation de leurs enfants et finalement de leur avenir. Pour le reste, que le changement consiste en un mini-remaniement ministériel ou en un chamboulement complet, la population ne s’y intéresse pas, en dehors du microcosme habituel qui, du fait de la profession, à divers titres, ou de la course aux postes, est obligé de suivre ce type de changements dans les institutions, pour ne pas dire tente de les provoquer à travers, justement, les rumeurs et celle-là en fait partie. Depuis plusieurs mois, des bruits courent sur le remaniement du nouveau-vieux gouvernement en poste actuellement. Qu’est-ce qui justifierait ce qui s’apparenterait à un accouchement par césarienne ? En tout cas, pas la question de l’efficacité de l’action gouvernementale. Des ministres sont arrivés, se sont éternisés à leurs postes, sans faire grand-chose, ils ont été remplacés par d’autres qui, eux, par contre, n’ont parfois pas eu le temps de bien s’installer et ont été «débarqués» sans que les gens retiennent leurs noms, puis d’autres ont occupé le koursi, et ainsi de suite. Où est la différence ? On ne la voit pas.
K. M.
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