L’après-Charlie…
Par Kamel Moulfi – Les banlieues françaises se sont mues en véritables fiefs pro-djihadistes. Un retour dans le passé peut démontrer comment ces zones d’exclusion, réservées aux «parias» que sont les Français issus de l’immigration maghrébine et africaine, sont devenues au fil des ans une «bombe à retardement». Les premiers signes de révolte ont commencé il y a très longtemps, pourtant (émeutes de Villeurbanne à Lyon au milieu des années 1970 par exemple). Depuis, les gouvernements successifs n’ont fait qu’aggraver l’exclusion de cette partie de la population ni tout à fait française ni complètement maghrébine et africaine. Aujourd’hui, des responsables français, bien placés pour le savoir, le disent : ces banlieues sont de véritables zones de non-droit d’où les forces de sécurité et les dirigeants politiques sont à leur tour exclus. On n’en croit pas nos oreilles quand on les entend reconnaître que les caves des cités en banlieue recèlent des armes de poing, fusils d’assaut, de la drogue, fausse monnaie… et que tout ça circule librement. Comment des terroristes peuvent-ils être «lourdement armés» en plein Paris ? Des témoins relayés par des journalistes ont cru voir des lance-roquettes chez «les terroristes vêtus de gilets pare-balles». Des tas de questions ont été soulevées sur les chaînes de télévision françaises qui ont rivalisé en «couverture» pour capter le public et gagner en audimat. L’impression que l’on ressent, de loin, c’est que ce drame est l'aboutissement d’un laxisme, voire d’un comportement irresponsable qui, quelque part, a contribué à laisser se développer le fanatisme dans le milieu des jeunes des banlieues, particulièrement les plus vulnérables, pour les pousser vers les réseaux djihadistes, en croyant qu’ils allaient sévir uniquement ailleurs et servir ainsi les intérêts géostratégiques des «tuteurs» américains de la France. Il fut un temps où la France avait une politique plus intelligente, plus indépendante, plus soucieuse de son intérêt national. Puis, ce fut l’aveuglement qui a conduit récemment à l’intervention en Libye et aux grossières ingérences en Syrie. Le résultat est là, c’est la tuerie de Charlie Hebdo qui n’est qu’une étape dans une guerre asymétrique à laquelle, on l’a bien vu, la France n’est pas préparée, malgré les discours et les «mises en scène».
K. M.
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