Hommage à l’école
Par Kamel Moulfi – Le système éducatif passe son test de vérité avec la série des examens qui ont commencé hier. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, «rescapée» du dernier remaniement gouvernemental qui a mis dehors quatre de ses collègues femmes, va être jugée sur les résultats de «son» année scolaire, même si les épreuves concernées consacrent le travail de tout un cycle. Sans attendre le verdict des jurys, elle annonce, imperturbable, qu’elle continue à appliquer sa feuille de route et ne prête aucune attention aux rumeurs qui tendent à faire croire que le remaniement est inachevé et qu’elle fera partie du prochain lot qui quittera le gouvernement à la rentrée. Elle a raison, sans doute, d’appliquer le bon principe qui dit que la meilleure défense, c’est l’attaque. Mais il y a le bac et il risque de peser sur le sort de la ministre. On l’attend sur le pourcentage de réussite à l’examen et… sur le taux de fraude. Avant son arrivée à la tête de ce secteur, à la session de juin 2013, la fraude au bac avait eu un tel caractère massif, au vu et au su de tous, appuyée sur la menace et la violence, que tous ceux qui ont pris connaissance de l’ampleur de ce phénomène se sont mis à craindre le pire pour notre école qui pourtant avait réussi à surmonter, au prix de sacrifices qu’il faut rappeler, les obstacles dressés par les terroristes : les assassinats d’élèves et d’enseignants, sur le chemin de l’établissement et même en pleine classe ; des écoles transformées en bidonvilles avec leurs classes squattées par des familles fuyant les groupes criminels… Aujourd’hui, l’essentiel – la sécurité – est assuré. En dehors de la querelle idéologique qui agit comme une diversion et empoisonne le bon fonctionnement de l’école, rien ne devrait empêcher le système éducatif de progresser. Le but de la réforme qui est de promouvoir la qualité de l’enseignement dans l’école algérienne est encore loin. En plus, il faut donner à tous les enfants la même chance d’en bénéficier. C’est cela le défi permanent.
K. M.
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