Que fait le ministre ?
Par Meriem Sassi – Alors qu’il a été nommé à la tête du secteur à un moment délicat de la trajectoire économique du pays, suite à l’effondrement des prix du pétrole, Salah Khabri brille par son excès de discrétion. Le ministre auquel a été confiée la mission urgente d’accroître la production des hydrocarbures, d’en valoriser les exportations et de rationaliser la consommation de carburant – entre autres actions à entreprendre dans la conjoncture difficile que traverse le secteur – se fait très rare. Pratiquement absent de la scène nationale, le nouveau responsable des hydrocarbures, secteur le plus important de l’économie nationale, ne procède quasiment à aucune activité médiatisée et ne fait pas de déclaration sur les actions entreprises pour faire émerger le secteur. Sa dernière apparition à la télévision lors de ses entretiens avec la ministre italienne du Développement, dans une posture effacée, laisse planer quelques doutes sur les réelles avancées que fera à court terme le secteur dont il a la charge. Salah Khabri s’est même fait reprendre par l’Opep après les déclarations d’il y a quelques semaines sur la perspective d’une réunion extraordinaire de cette organisation. Celle-ci avait démenti les propos du ministre, expliquant qu’«il n'y a pas de proposition en vue d'une réunion d'urgence» avant celle programmée le 4 décembre 2015. Une première dans la diplomatie pétrolière algérienne. Pour rappel, le ministre de l’Energie, cité par l'agence de presse APS, avait déclaré, en marge d’une visite dans la zone pétrochimique d’Arzew (Oran), que «face à la situation que connaît le marché pétrolier, notamment la baisse des prix, nous allons, si nécessaire, convoquer une réunion extraordinaire de l’Opep».Une annonce qui n’a été suivie d’aucune action hormis une coordination dans les coulisses avec les pays exportateurs les plus touchés par la crise au sein et en dehors de l’Opep en vue de dessiner une solution. Des initiatives sans perspective d’aboutissement pour le moment, alors que le pétrole n’en finit pas de plonger au risque d’entraîner le pays vers une zone de turbulences aux conséquences économiques et sociales désastreuses. Alors, que fait le ministre ?
M. S.
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