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Le cadavre politique Nicolas Sarkozy : offrande sacrificielle de la cabale financière

Une contribution de Khaled Boulaziz – Il n’est pas tombé du ciel, ni jeté par hasard dans la fosse aux lions. Nicolas Sarkozy fut d’abord un enfant du système, un soldat de la cabale, nourri à la sève des banques, caressé par les fonds d’investissement, protégé par les réseaux obscurs où se mêlent capital, diplomatie et intrigues étrangères. Ce n’est pas un intrus que l’on jette aujourd’hui aux chiens, mais l’un des leurs, un fils prodigue devenu encombrant, sacrifié pour masquer la servitude véritable : la France sous la coupe des banksters, étranglée par la dette, asservie aux marchés qui dictent la loi des budgets et la cadence des sacrifices.

Sous De Gaulle, la Banque de France n’était pas une tour de verre, opaque et arrogante, mais une institution qui battait monnaie pour l’Etat. On décidait à l’Elysée, on ordonnait au Trésor, et la Banque exécutait. De Gaulle, en soldat de 1940, savait que l’indépendance militaire n’est rien sans l’indépendance monétaire : la bombe atomique n’a de sens que si la dette est nulle.

C’est ainsi qu’au temps du Général, la dette publique ne dépassait pas le cinquième du produit national. La France se finançait elle-même. Puis vint la faute originelle. En novembre 1967, à la tribune de l’Elysée, De Gaulle osa parler clair : il désigna Israël, «peuple d’élite, sûr de lui et dominateur». L’onde de choc fut mondiale. A Washington, à Tel-Aviv, à Londres, dans les salons de la haute finance, on serra les mâchoires. L’homme qui avait déjà défié le dollar en exigeant l’or, l’homme qui avait claqué la porte de l’OTAN, venait de désigner les puissances d’argent et leurs relais. A cet instant, le couperet fut préparé.

Mai 68 surgit, torrent de pavés, carnaval d’anarchie. Derrière les étudiants exaltés, derrière les usines en feu, combien se réjouissaient, dans les banques, dans les rédactions, dans les chancelleries de voir le vieux lion cerné ? Sa stature, qui avait incarné la France libre, devenait celle d’un monolithe fatigué. L’Histoire, elle aussi, semblait vouloir l’expulser. De Gaulle partit dans la nuit du 27 avril 1969.

Et sur les cendres du gaullisme surgit Pompidou, ancien directeur général de la banque Rothschild, président par effraction, banquier en habit de chef d’Etat. La France bascula ce jour-là de la République des citoyens à la République des banquiers. Pompidou, valet des Rothschild, inaugura l’ère de la servitude. Sa loi de 1973, ce coup de couteau enveloppé de technocratie, arracha à l’Etat le droit régalien de se financer auprès de sa propre Banque. Avant, la Banque de France se tenait sous la férule de la République ; après, la République fut tenue en laisse par la Banque.

Depuis ce renversement, la France n’a cessé de glisser. Le déficit est devenu chronique, le budget de l’Etat une plaie béante qu’aucune croissance anémique ne pouvait refermer. Chaque crise – pétrolière, financière, pandémique – fut absorbée par la dette. La barre des 60% du PIB fut franchie, puis celle des 100%. Aujourd’hui, ce sont 115%, et la montagne de créances pèse comme un cercueil de plomb. Chaque année, 60 milliards d’euros sont aspirés par la dette, offerts aux rentiers, aux fonds de pension étrangers, aux banques qui rient sous cape de ce pays jadis insoumis.

Et comme une insulte suprême, voici Emmanuel Macron, enfant prodige de la maison Rothschild, s’asseyant à l’Elysée. L’ancien banquier, produit chimiquement pur du système financier mondialisé, succède aux gaullistes comme une caricature de leur échec. Avec lui, la France a déjà emprunté plus de 1 000 milliards d’euros en quelques années, un torrent d’emprunts qui enchaîne le pays à ses créanciers. Le cercle est clos : ce que De Gaulle avait voulu briser, ses successeurs l’ont rebâti en fer forgé, doré à l’or fin.

Dans ce décor d’asservissement, Sarkozy est jeté en pâture. Condamné à cinq ans ferme, il devient l’offrande sacrificielle. Non pas parce qu’il aurait trahi la cabale, mais parce qu’il en fut un trop fidèle serviteur, devenu inutile. Lui qui avait chanté les louanges des marchés, lui qui avait accéléré la déréglementation, lui qui avait puisé dans les coffres occultes pour financer sa gloire, se retrouve exposé comme un cadavre politique. On l’exhibe comme preuve que la République sait punir ses corrompus, alors qu’en vérité on protège les créanciers.

La mise en scène est d’autant plus perverse qu’elle recycle l’un des complices en symbole de la corruption individuelle. Comme si la France était malade d’un homme, et non d’un système. Comme si condamner Sarkozy suffisait à purifier la République, alors que le cancer est structurel : il s’appelle dette, agences de notation, marchés financiers. Sarkozy fut l’un de leurs instruments, il devient l’un de leurs cadavres.

Et l’opinion se régale, oublieuse des 60 milliards d’intérêts annuels, sourde aux avertissements du Général, aveugle devant la spirale. On croit voir la justice triompher, mais on assiste seulement à un rituel d’expiation. Comme dans les cultes antiques, où l’on sacrifiait une victime pour apaiser les dieux, la cabale livre un ancien Président pour calmer la plèbe. Mais les véritables maîtres demeurent intouchés, invisibles, tout-puissants.

Voilà la revanche de Rothschild sur De Gaulle : une revanche invisible mais totale, qui ne se proclame pas mais se lit dans les bilans du Trésor, dans les colonnes du Journal officiel, dans les courbes montantes de la dette. Le vieux général s’opposait à l’«empire de l’argent», ses successeurs l’ont couronné. La Banque centrale souveraine est devenue indépendante, c’est-à-dire soustraite à la nation. Le roi est nu, et ce sont les créanciers qui l’habillent.

Et maintenant, la France mendie. Elle mendie sur les places financières, se voit imposer ses conditions par des agences étrangères, emprunte plus cher que l’Italie qu’elle méprisait hier. Elle a troqué l’orgueil gaullien pour la honte de l’endettement chronique. Elle est entrée dans l’ère des humiliations tarifées.

Que l’Algérie regarde cette chute et comprenne. Le piège est tendu aussi pour vous. Les mêmes banques qui ont broyé la France attendent, patiemment, que vous tendiez la main. Elles viendront avec leurs sourires, leurs promesses d’investissements, leurs crédits à taux préférentiels. Mais derrière la caresse, le garrot. Derrière le contrat, la mise sous tutelle. Derrière l’argent, la chaîne.

L’Etat algérien, au-delà des chapelles politiques, ne doit jamais transgresser la règle d’or : jamais plus de dettes extérieures. Car la dette étrangère est une seringue plantée dans la veine d’un peuple : au début, un soulagement, puis la dépendance, enfin l’agonie. La France a tout perdu en croyant moderniser ses finances : sa Banque, son franc, son pouvoir de dire non, et aujourd’hui sa crédibilité même. L’Algérie, si elle cède, n’aura plus rien : ni son gaz, ni son blé, ni ses terres. Celui qui livre sa Banque centrale livre son pays. Celui qui tend la main aux Rothschild tend le cou au bourreau.

K. B.

3 Commentaires

  1. Le délinquant multirécidiviste nicolas sarkozy a été sacrifié sur l’autel de la finance … Campagne médiatique honteuse qui s’en est suivie pour tenter de sauver celui qui n’a jamais eu ni honneur ni dignité. Et dire à louis son morveux que s’il y avait quelque chose à brûler, ce ne serait certainement pas un bâtiment. En rituel kabbalistique casherisé, sur l’autel de la finance … Pensant apaiser la colère de leurs idoles.
    Le peuple français n’est pas dupe !

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  2. Tant que les plateaux télévisés tournent, le réel peut attendre.

    Depuis plusieurs semaines, les plateaux d’information en continu voient défiler des “experts” autoproclamés — bien souvent issus de ces quartiers parisiens qu’ils n’ont jamais quittés. Hier spécialistes militaires, les voilà miraculeusement reconvertis en analystes politiques, constitutionnalistes, juristes institutionnels ou commentateurs d’image internationale.
    Chacun vient vendre sa “science” comme on écoule de la camelote sur un marché saturé.

    Cette agitation médiatique a pourtant un effet bien réel : elle offre un écran de fumée parfait pour permettre à Emmanuel Macron de poursuivre, sans bruit, son œuvre de démantèlement social.
    Pendant qu’on parle géopolitique ou communication d’État, on évite les sujets qui fâchent : la fermeture des services publics, les hôpitaux à l’agonie — devenus, pour certains, des salles d’attente pour l’au-delà.

    Ce n’est pas une nouveauté. Nicolas Sarkozy, en son temps, usait déjà de la même stratégie, à une échelle certes plus modeste. Le remède reste identique : détourner l’attention du peuple en entretenant l’illusion d’un débat public.

    Pendant ce temps, ce même peuple continue de payer — toujours plus — pour entretenir un système qui favorise ceux qui le pillent. Le tout sous l’œil bienveillant d’un président qualifié par certains de « faussaire républicain », d’Attila de la finance.

    La récente attaque virulente de Bernard Arnault contre l’économiste Gabriel Zucman n’est pas un fait anodin. Elle révèle, sans fard, la véritable nature du conflit en cours : la lutte des classes.
    Une guerre ancienne, qu’on croyait enterrée avec Marx, mais dont le spectre revient sans cesse hanter les élites à chaque fois que la colère sociale gronde.

    Dans ce théâtre bien rodé, Nicolas Sarkozy est offert à l’opinion publique comme un kabch el-aïd — un bouc émissaire sacrificiel — pour détourner les regards des enjeux véritables. Pendant qu’on s’indigne ou qu’on se réjouit de son sort, la machine tourne, imperturbable.

    Une récente enquête journalistique l’a démontré : chaque année, l’État français distribue 275 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises. Une manne dont bénéficient les grandes fortunes sous couvert de soutien à l’emploi ou à l’innovation.

    Et pendant ce temps, les gouvernements successifs se disent incapables de trouver 40 petits milliards pour financer les besoins essentiels : santé, éducation, justice sociale.

    Oui, le vrai problème est là. Et non dans les affaires individuelles de tel ou tel ancien président.

    Mais tant que les juges, les éditorialistes et les faiseurs d’opinion joueront le jeu du spectacle, la plèbe continuera d’oublier ce qui la broie, au profit de ceux qui la gouvernent.

    « Foug lahyatou bekhar lou » — Le mensonge est un parfum éphémère : il finit toujours par s’évaporer.

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  3. Très bel article du journaliste K.B, félicitations.

    En rajout, je dirais le banquier s’occupe de vous au présent, vous prête au conditionnel et vous ruine au futur.

    Nicolas Sarkozy a même vendu 600 tonnes d’or à perte entre 2004 et 2009 faisant une perte colossale de 26 milliards d’euros bradant l’or en barre de 12.5 kg de la France à 483 dollars l’once alors qu’actuellement, il est à 3700 dollars.

    Au prix d’aujourd’hui, la perte serait d’au moins 40 milliards d’euros de sorte que pour masquer cette perte, il disait aux français « travailler plus pour gagner plus »

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