Poutine «éjecte» Hollande
Par R. Mahmoudi – La réunion de Vienne qui regroupe les principaux acteurs internationaux concernés par la crise syrienne marque un tournant décisif dans les manœuvres diplomatiques engagées depuis quelques semaines pour essayer d’aboutir à une solution politique. L’enthousiasme réel exprimé, cette fois-ci, par John Kerry et ses deux alliés présents, les ministres turc et saoudien, face aux représentants des deux grands amis de la Syrie, la Russie et l’Iran, trouve son explication dans les résultats de l’expédition russe au pays du Levant. Pour la première fois depuis le début du conflit dans ce pays, les groupes armés dits de l’opposition – minoritaires sur le terrain, mais ayant le soutien de l’Occident – se démarquent officiellement d’Al-Qaïda et des terroristes de l’organisation qui «fait si peur aux Américains», Daech. Et cela grâce, évidemment, aux frappes russes qui, en quatre semaines, ont abattu des milliers d’éléments armés de ce mouvement sanguinaire. Pour les Américains qui avaient, à un moment, recouru à la sous-traitance des Français pour diriger la rébellion contre Damas, c’est peut-être bien le moment de revenir à la solution négociée, que Paris et Doha ont tout fait pour saboter en misant sur la force de frappe du Front d’Al-Nosrah et celle, plus tard, de Daech, afin de faire plier le gouvernement syrien et son armée. Le projet de renversement n’ayant pas marché, les Français, floués par les services turcs et saoudiens, qui semblent avoir perdu le contrôle sur une bonne partie des contingents d’Al-Qaïda et de Daech qu’ils avaient eux-mêmes enrôlés, n’avaient plus qu’à se retirer de la bataille. Leur tentative de s’y immiscer à nouveau en menant des frappes aléatoires, insuffisantes et inefficaces contre de présumées positions de Daech ne leur a été d’aucun secours. Leur absence à la réunion de Vienne sonne leur fin et marque le début d’un espoir.
R. M.
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