Ouf !
Par Kamel Moulfi – La forte communauté algérienne qui vit en France justifie de commenter les élections régionales dans ce pays menacé par l’arrivée au pouvoir du Front national (FN) dont on connaît les positions racistes à l’égard des Français d’origine étrangère et particulièrement ceux qui viennent du Maghreb. Les résultats donnés hier montrent que la catastrophe que redoutait une bonne partie de la population en France a été évitée de justesse : aucune région remportée pour le FN et ses trois leaders battus là où ils étaient en position de l’emporter après le premier tour des élections régionales. C’est un réflexe de survie au sein de la classe politique qui a sauvé la France, mais les observateurs et analystes ont raison d’appeler à maintenir l’alerte en soulignant que ce n’est que partie remise pour le Front national au vu des scores qu’il a réalisés. L’idée que la fille de Jean-Marie Le Pen, Marine, prenne la tête du pays en gagnant les prochaines élections présidentielles est le nouveau cauchemar qui hante les nuits des dirigeants politiques français, de droite et de gauche. Le FN va continuer à envahir le paysage, sur tous les terrains, usant de la même démagogie facile. La situation sociale d’une proportion non négligeable laisse à désirer et le mécontentement est profond, d’où l’exaspération massive qui a créé un terrain favorable aux discours du FN. Les gouvernements français successifs sous Sarkozy et Hollande au lieu de s’occuper de ce qui les regarde, c'est-à-dire leur situation, se mêlent des affaires internes d’autres pays dans une opération de déstabilisation menée au service des Etats-Unis. Ces gouvernements ont une part de responsabilité très lourde dans la situation qui prévaut en Libye – et par incidence au Mali et dans tout le Sahel –, en Syrie et au Yémen. La France a fait le choix, dans le monde arabe, de l’alliance avec des régimes archaïques, comme l’Arabie Saoudite et le Qatar, qui œuvrent à la déstabilisation de la Syrie. Ce qui lui a valu un retour de flamme meurtrier qui s’est traduit par les attentats de janvier contre la rédaction de Charlie Hebdoet surtout, le 13 novembre dernier, par les attaques terroristes en plusieurs endroits de Paris. Hollande a-t-il compris qu’il doit changer de politique à l’intérieur de son pays et à l’extérieur, en Syrie par exemple ? Laurent Fabius a commencé à se corriger en abandonnant sa litanie irresponsable concernant le départ de du Bachar Al-Assad du pouvoir à Damas. C’est un premier pas. Attendons le suivant.
K. M.
Comment (24)
Les commentaires sont fermés.