Mokri innocente Daech
Par Houari Achouri – C’est à croire que Daech n’existe pas dans le monde d’Abderrezak Mokri, le président du MSP. Dans un de ses récents messages, on constate qu'il s'attaque pêle-mêle au Hezbollah, aux Russes, aux Américains… Mais point de Daech dans ses réprimandes ! Il s’en prend aux Etats-Unis où il se trouvait, il y a peu – pour «un séjour couronné d'un grand succès» (dixit Mokri) – sans prononcer le moindre mot contre leur politique. On le comprend : les dirigeants américains ont facilité le séjour de Mokri pour participer à une rencontre organisée par le mouvement des Frères musulmans. En fait, sa véritable cible, en plus du Hezbollah, qu’il gratifie de paroles hypocrites, c’est la Russie qui combat avec une grande efficacité Daech, responsable des pires abominations contre des populations innocentes partout où il envoie ses pauvres kamikazes fanatisés se faire exploser en croyant qu’ils iront de cette façon directement au Paradis. Mokri vit ailleurs ou, alors, il est parfaitement au courant de tout ce qui se passe sur la scène sécuritaire et ne veut pas condamner les groupes islamistes extrémistes, nourris à l’idéologie du wahhabisme, financés par l’argent du Qatar et de l’Arabie Saoudite, et aidés par la Turquie pour ce qui est de la logistique, c'est-à-dire l’accueil des mercenaires, leur entraînement et leur passage en territoire syrien ainsi que l’acheminement des armes vers les différentes fractions terroristes, dont Daech et le Front Al-Nosra, lié à Al-Qaïda. Les dirigeants des pays alliés des groupes terroristes qui agissent en Syrie sont les amis de Mokri. C’est ce qui explique certainement qu’il veille à ne pas citer Daech dans ses diatribes. Il ne peut pas critiquer Erdogan et son régime qui sont son modèle. Pourtant, Daech n’est pas loin de nous, en Libye, et a frappé en Tunisie à plusieurs reprises, sa menace sur l’Algérie est réelle et a été soulignée par de hauts responsables de l’Etat qui la prennent très au sérieux. Comment Mokri peut-il éluder une telle question ? Il n’est pas le seul. D’autres dirigeants islamistes sont dans une gêne terrible à l’évocation de Daech et sont contraints à une gymnastique ridicule pour éviter de dire ce qu’ils pensent réellement de ce groupe terroriste. Un critère de vérité.
H. A.
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