Un raid inutile
Par Kamel Moulfi – Les Etats-Unis ont procédé à des frappes aériennes sur un camp d'entraînement de Daech près de Sabrata en Libye. La Maison-Blanche ne compte pas s’arrêter à ces frappes, les dirigeants américains prévoient de les poursuivre. On le comprend : le Pentagone estime à environ 5 000 «combattants» l’effectif de Daech qui s’est implanté en Libye depuis 2014, alors que son communiqué parle d’une quarantaine de terroristes tués dans ce raid. Un coup d’épée dans l’eau. Les Etats-Unis qui ont justifié leurs frappes par la protection de leurs intérêts, savent donc que les capacités de Daech restent quasiment entières. L’armée américaine a frappé à Sebrata, mais Daech ne se trouve pas qu’à cet endroit de la côte libyenne ; ses groupes sont observés également à Derna, à Syrte, à Benghazi et dans d’autres localités. Le chaos provoqué par l’assassinat de Mouammar Kadhafi en 2011, a facilité l’installation des groupes terroristes et Daech n’a pas tardé à occuper ce terrain à partir duquel il procède à son extension et organise des attaques contre la Tunisie en particulier. Cette organisation criminelle étend ses tentacules au Maghreb. Le Maroc vient d’annoncer avoir démantelé ce jeudi, une cellule terroriste de Daech qui préparait une série d'opérations visant des institutions ainsi que des personnalités civiles et militaires, à l’aide d’armes et d’explosifs introduits à partir de la Libye. Combien faudra-t-il de raids aériens sur la Libye pour venir à bout de l’hydre terroriste ? Le risque d’enlisement puis d’embrasement n’est pas exclu avec toutes ses conséquences catastrophiques sur la région. Le processus de règlement politique de la crise en Libye reste la solution la plus sûre, même si elle paraît longue à élaborer et à mettre en œuvre. Sans un Etat fort et des institutions stables en Libye, Daech continuera à recruter et à y accueillir dans des camps d’entraînement, les mercenaires qui seront envoyés dans les pays voisins et en Europe pour commettre leurs attentats. C’est la conviction de l’Algérie, partagée maintenant par les pays voisins et par les partenaires européens.
K. M.
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