La mise au ban du Makhzen
Par R. Mahmoudi – Les premiers échos qui nous parviennent de la visite du secrétaire général de l’ONU dans la région préfigurent la sentence, la énième, qui attend le royaume du Maroc sur la question sahraouie. Le voyage que Ban Ki-moon a programmé d’effectuer dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf va confirmer l’inanité des thèses relayées par les porte-voix du Makhzen dans la région. Il y a encore les rapports, plus accablants les uns que les autres, sur la situation des détenus sahraouis dans les geôles marocaines et, plus généralement, celle des atteintes aux droits de l’Homme. Reste à savoir si cette visite historique de Ban Ki-moon peut accélérer le processus de décolonisation du Sahara Occidental, tel que préconisé dans les résolutions onusiennes adoptées par le Conseil de sécurité, dont, principalement, celle qui prévoit l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans les territoires occupés. Car Rabat peut toujours compter sur l’appui de ses protecteurs européens, France en tête, pour faire encore pression sur la «communauté internationale» pour surseoir aux décisions prises par les Nations unies. Anticipant les événements, le royaume chérifien s’est déjà précipité à aplanir ses différends, provoqués à des fins de négociation, avec l’Union européenne à propos du fameux accord agricole. Entretemps, les instruments de propagande médiatiques et diplomatiques du Makhzen n’arrêtent pas de semer la confusion et de focaliser le débat sur les relations algéro-marocaines et l’impératif de la réouverture des frontières, pour mieux éluder le vrai et unique problème auquel le voisin de l’ouest est confronté, à savoir l’occupation du Sahara Occidental.
R. M.
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