Une opposition en panne
Par R. Mahmoudi – L’opposition a du mal à avancer dans un climat politique de plus en plus violent et parasité par des discours qui, comme ceux débités périodiquement par un Amar Saïdani missionné, ne font que discréditer toute action politique aux yeux des Algériens. Cette opposition ne peut rien faire, non plus, devant un système de clientélisation qui n’a jamais mieux fonctionné que depuis l’ouverture du débat sur la révision de la Constitution. Il y a tant d’autres facteurs objectifs qui font que les partis et les personnalités regroupés autour de la CLTD ou de l’ICSO (Instance de coordination et de suivi de l’opposition) ne sont pas encore parvenus à s’imposer sur la scène et à mettre sur les rails un mouvement de changement. Mais il faut dire aussi que ces mêmes partis sont trop occupés à se positionner séparément, en prévision des futures élections et, de plus, la plupart d’entre eux ne se sont pas départis de leurs dogmes idéologiques respectifs et de leurs calculs étriqués. On imagine mal, par exemple, comment un parti comme le MSP peut se soucier de l’avenir d’une plateforme d’opposition commune et y apporter une contribution efficace, lorsque tous ses efforts et ceux notamment de son chef sont focalisés sur l’Internationale islamiste – Abderezzak Mokri se réunit plus souvent avec ses «frères» à Istanbul ou à Kuala Lumpur qu’avec ses partenaires de la CLTD à Alger –, appliquant hardiment un agenda étranger et forcément anti-algérien. On imagine mal qu’un parti d’opposition comme le RCD, qui a pourtant fait des sacrifices pour siéger dans le même concile que d’irréductibles islamistes, peut y être d’un quelconque secours, alors qu’il est lui-même absorbé par une dissidence interne qui risque de lui être fatale et dont certaines attitudes s’apparentent à de la barbouzerie. D’autres formations de cette structure ont un pied dans l’opposition et l’autre au pouvoir. Le révolutionnisme de salon d’Ali Benflis et les envolées lyriques de Sofiane Djilali sont assurément insuffisants pour faire redémarrer un projet aussi ambitieux.
R. M.
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