Corruption et terrorisme
Par Kamel Moulfi – Un groupe d'économistes et d’éminents universitaires et experts algériens, organisés en think tank, va débattre de la question de la corruption en Algérie pour apporter sa contribution au renforcement de la lutte visant à éradiquer ce fléau dans notre pays. L’information est fausse, évidemment, les lecteurs comprennent que c’est une blague qui relève du registre du poisson d’avril. Pourtant, la même information donnée sur le même fait, mais avec d’autres acteurs et à Londres est vraie (voir article par ailleurs). Pourquoi est-ce une mission impossible que de vouloir transposer au cas algérien la démarche des économistes britanniques ? Il y a bien, chez nous, des économistes, jeunes et ambitieux, qui se réunissent et réfléchissent. Ils savent, par exemple, que l’informel mine l’économie, mais ils semblent se refuser à voir que la corruption qui accompagne les bonnes affaires a gangrené toute la société et compromis le consensus national qui était un puissant facteur de mobilisation au service du pays. La chasse aux dépenses sociales de l’Etat pour pousser à la suppression des subventions qui rendent accessibles aux couches défavorisées les biens et services de base suscite plus d’idées et de propositions «constructives» que l’exigence d’assainir le climat social des affaires de corruption qui l’empoisonnent. Il faudra que nos experts s’y mettent rapidement s’ils ne veulent pas être en retard sur le train qui part de Londres ce jeudi. En lisant bien l’information, vraie, qui nous vient de la capitale britannique, à propos du sommet sur la lutte contre la corruption, on saisit la portée de l’événement : désormais, ce fléau est assimilé au terrorisme. Et quand on parle de terrorisme, il n'y a aucun moyen d'échapper à la justice ! Comme pour le terrorisme, c’est une lutte à l’échelle internationale qui sera, de toute évidence, lancée contre la corruption à partir de Londres. L’Algérie doit s’y engager. D’autant plus qu’elle se trouve dans le contexte d’une forte détérioration de la situation sociale provoquée par les premiers effets de la crise.
K. M.
Comment (10)
Les commentaires sont fermés.