La CIA ranime les Contras
Par R. Mahmoudi – Après la destitution de la présidente brésilienne, le tour est-il venu pour le président du Venezuela ? Dans le pays d’Hugo Chavez, l’opposition de droite, traditionnellement proche des compagnies pétrolières américaines, aiguise ses armes pour tenter de pousser l’actuel chef de l’Etat, Nicolas Maduros, à la sortie, en mobilisant la rue à travers l’arsenal médiatique qu’elle détient et la ribambelle de partis et d’associations qu’elle pilote. Moins populaire que son charismatique prédécesseur, mais aussi pugnace, Maduros réunit aujourd’hui toutes ses forces pour faire face à cette offensive féroce. Il vient de rejeter une demande des partis de droite d’organiser un référendum populaire, un piège, devant fixer son sort à la tête de l’Etat. Il est clair que le temps des coups d’Etat contre les régimes anti-impérialistes en Amérique latine est de retour. Dans les années 1970, la CIA soutenait ouvertement des rébellions pro-américaines pour renverser par la force des armes les démocraties populaires naissantes. Le souvenir des Contras, les contre-révolutionnaires, montés contre le président nicaraguayen, Anastasio Somoza, est encore vivace dans les esprits dans de nombreux pays. La même méthode est utilisée de nos jours, notamment en Syrie, avec les phalanges islamistes armées et financées par Washington et ses alliés arabes et Ankara. Il s’en trouve, hélas !, toujours chez nous, qui présentent l’exemple brésilien comme un modèle de pratique démocratique, où des députés retirent la confiance à une présidente de la République par un vote solennel et transparent. Les médias internationaux, relayés machinalement par les nôtres, se chargent du reste : présidente impopulaire, un pays au bord de la faillite, gangrené par la corruption, le chômage et la violence…
R. M.
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