Guerre à la bureaucratie ?
Par Kamel Moulfi – Le marché pétrolier international continue son jeu favori de franchissement de «seuils symboliques» des prix, dans un sens et dans l’autre, comme celui des 50 dollars le baril, à la hausse, atteint hier, très éloigné de la zone dangereuse des 30 dollars vers lequel il a plongé en février dernier. Les analystes spécialisés participent à ce jeu par leurs commentaires sur les causes et par leurs prévisions concernant les évolutions futures. En Algérie, dans le contexte du «nouveau modèle de croissance» qui exclut le pétrole, personne parmi les responsables politiques et opérateurs économiques ne devrait y prêter attention. L’heure est maintenant à la «guerre contre la bureaucratie», que la tripartite a déclarée à des ennemis diaboliques, ces fonctionnaires qui bloqueraient les initiatives des investisseurs et qui les empêcheraient de contribuer à mettre en place les segments hors hydrocarbures de l’économie nationale. Ce ne sont plus les crédits bancaires ni le foncier, accessibles, semble-t-il, qui entravent la liberté d’entreprendre des opérateurs privés, mais les fonctionnaires de l’Etat, jetés tous dans le même sac, aussi bien ceux qui veillent au respect des règles établies par la loi sur les investissements que ceux qui monnayent leurs services pour faciliter les démarches des uns au détriment des autres. Il est clair que les fonctionnaires qui manquent à leur devoir et qui n’assument pas leurs responsabilités doivent être sanctionnés. Le traitement de choc dont la tripartite a menacé les Algériens, à travers le système de retraite, aurait dû être prescrit contre cette catégorie de parasites véreux, par l’adoption de dispositions qui mettent de la transparence dans le fonctionnement des services de l’Etat, en particulier ceux chargés de délivrer les autorisations. Il était attendu de cette réunion qu’elle sorte avec des mesures sévères contre la corruption qui pourrit le «climat des affaires». Or, que voulait faire la tripartite pour remédier aux effets de la crise ? S’attaquer au système de retraite, si l’on en croit l’annonce anticipée du patron du FCE. Tout indique que cette offensive contre un acquis social, en principe intouchable, a été reportée à une autre tripartite, le temps de faire oublier les fuites des sujets du bac 2016.
K. M.
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