Terroristes : retour à l’envoyeur
Par Kamel Moulfi – Où vont aller les terroristes défaits qui quittent la partie est d’Alep ? La trêve humanitaire décidée par la Syrie et la Russie est censée permettre à l’opposition «modérée» de s’éloigner des groupes terroristes, en particulier le Front Al-Nosra, lié à Al-Qaïda, et Daech, en quittant la zone des combats, accompagnée des civils qui le souhaitent. Les civils ont été pratiquement suppliés de se désolidariser des groupes criminels et d’éviter de leur servir de bouclier humain. Mais, dans la foulée, des terroristes en profitent pour fuir eux-aussi, mêlés aux civils, comme ils l’ont fait pour s’infiltrer en Europe au milieu des migrants accueillis au début, on s’en souvient, à bras ouverts dans une grande opération médiatique qui a révélé ses côtés démagogique et manipulateur dès les premières actions des terroristes en France.
Les mercenaires chassés d’Alep vont-ils retourner d’où ils sont venus à travers le même itinéraire ? C’est ce qu’a laissé entendre récemment le président syrien Bachar Al-Assad et c’est ce que savent sans doute les dirigeants des pays occidentaux concernés qui avaient aménagé des couloirs de passage à «leurs» terroristes partis à destination de la Syrie en croyant qu’ils allaient s’éterniser dans ce pays. Ils ont maintenant compris que la situation a changé et ils sont convaincus que la menace a été délocalisée.
Mais, vont-ils enfin voir la nécessité de la coopération internationale sincère qui s’impose dans ce contexte après avoir nié l’existence de groupes terroristes dans la partie est d’Alep pour tenter d’empêcher les frappes russes effectuées en soutien à l’avancée de l’armée syrienne sur le terrain ? L’Union européenne semble avoir pris acte de la tournure des événements en Syrie. C’est certainement ainsi qu’il faut expliquer l’intention de l’UE, annoncée contre toute attente, de dialoguer avec Vladimir Poutine. La Turquie n’a pas attendu longtemps et a pris les devants en s’engageant dans le renforcement de sa coopération bilatérale avec la Russie.
K. M.
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