A la recherche du FLN qui rassure
Par Kamel Moulfi – Le déplorable spectacle donné par Amar Saïdani à la tête du FLN est terminé. Sa destitution était dans l’air et pourtant l’information a paru surprendre par sa soudaineté. Il fallait être doué d’une perspicacité toute spéciale et avoir de bonnes sources pour prévoir cet événement et dans ce timing. Après coup, bien sûr, cela paraît évident : l’enjeu des prochaines élections mettant en avant un nouveau défi – garantir la stabilité du pays alors que les moyens de la paix sociale qui en est le préalable font défaut –, ce n’est pas avec Amar Saïdani, homme des intrigues et des luttes d’appareil, au discours provocateur et diviseur, que le pouvoir comptait faire face à la situation.
Par contre, l’action de Djamel Ould-Abbès, avec un FLN remobilisé, combinée à celle de Sidi-Saïd, à partir de l’UGTA, et Ouyahia, qui semble avoir bien repris en main le RND, donne de meilleures chances de réussir, selon les calculs du pouvoir. Effectivement, Saïdani destitué, l’atmosphère a changé. Ceux qui étaient opposés à l’ex-secrétaire général ont laissé entendre qu’ils pouvaient se retrouver dans un «FLN qui rassure» sachant parfaitement que le nouveau chef de leur parti est plutôt bon dans ce rôle. Il leur a déjà lancé les premières perches en évoquant «la nécessité d’aller vers l’unification des rangs» et n’a posé comme seule condition que «le soutien au président de la République et à son programme», auquel, on le sait, l’ensemble du FLN, toutes tendances confondues, adhère.
Le grand problème pour le FLN est maintenant de savoir comment désamorcer la fronde annoncée par les multiples mouvements qui agitent la population pour diverses raisons, mais sur le même fond de malaise social entraîné par la crise. Enfin, question subsidiaire : y aura-t-il du monde pour s’inquiéter du sort d’Amar Saïdani ? Sans doute moins que pour Abdelaziz Belkhadem dont la voix est de temps à autre à peine audible à partir de la traversée du désert à laquelle il a été condamné par une simple information donnée dans une dépêche de l’agence officielle.
En dépit des apparences, le sort a été plus cruel pour Amar Saïdani : il a creusé sa tombe de ses propres mains.
K. M.
Comment (9)
Les commentaires sont fermés.