Les islamistes préparent leur débâcle
Par Kamel Moulfi – En prévision des prochaines législatives, les islamistes se regroupent pour éviter une débâcle annoncée. L’échec de l’expérience de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) a montré qu’ils sont en pleine déconfiture et qu’ils ne convainquent pas grand monde. Que leur reste-t-il à faire ? S’accrocher au pare-choc pour continuer de suivre le cortège politique. C’est ce qu’ils font, sans pouvoir cacher les profondes divisions qui les déchirent pour le meilleur rôle de figurant dans la course électorale et pour quelques strapontins dans le Parlement.
Une à une, les formations islamistes font connaître leur décision de participer aux élections législatives et donc également aux élections locales. Elles ne veulent pas laisser planer le doute sur leur position. Le Parti de la justice et du développement (PJD) l’a annoncé hier en même temps que son option pour une alliance avec Ennahda. De son côté, le pouvoir, en la personne d’Ouyahia, qui est en même le temps secrétaire général du RND, parti de la majorité présidentielle, ouvre les bras aux dirigeants islamistes conciliants, comme ceux du MSP et d’El-Islah, qui cherchent à tirer leur épingle de ce jeu électoral et s’affirmer comme les chefs de toute la mouvance.
Car il faut savoir qu’ils sont pratiquement tous atteints de la maladie du culte de la personnalité, incurable chez eux. L’exemple parfait en est Abdallah Djaballah. Et surtout, ils veulent ressembler à Erdogan en reproduisant son schéma de prise du pouvoir. La démonstration en est faite par Abderrezak Mokri. Au sein de toute la mouvance islamiste, les cheikhs se disputent le leadership et ne veulent pas être les seconds. Dans ce but, ils organisent périodiquement des réunions du madjlis echoura et certains se paient même des congrès extraordinaires et se font plébisciter comme chefs avec l’appellation moderne de «président du parti».
Sur ce plan, ils sont champions de la manœuvre politique pour éliminer leurs adversaires politiques de la même «koutla». La montée de Mokri à la tête du MSP par l’éviction de Soltani et le dégagement de Menasria en est un exemple éloquent. En fait, ils appliquent jusque dans leur mouvance et dans leur propre formation le principe qui leur est connu de «el harb khidaa» (la guerre est affaire de ruse, voire de trahison).
Le pouvoir le sait. Mais surtout, la population, c’est-à-dire les électeurs, eux aussi, ont fini par découvrir l’hypocrisie des formations politiques islamistes à travers les comportements opportunistes de leurs dirigeants.
K. M.
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