Le pari risqué de Djamel Ould-Abbès
Par Sonia Baker – Mis sous pression par les différentes ailes de redressement du parti et les fidèles à l’ex-secrétaire général Amar Saïdani, Djamel Ould-Abbès parle d’une «nouvelle ère» au sein de l’ex-parti unique. Au terme de nombreuses rencontres avec les secrétaires des mouhafadhas qui ont duré une dizaine de jours, le patron du FLN, qui tente d’asseoir son autorité face aux autres caciques et ténors du parti, utilise fortement la carte du président de la République.
Le nouveau secrétaire général du FLN revendique désormais un style de geste propre à lui et une nouvelle façon de «conduire les affaires» de ce parti en situation «crisogène» depuis plus d’une décennie. A ses proches et aux membres du bureau politique, Djamel Ould-Abbès assure qu’il a un objectif principal : réussir la participation du FLN aux prochaines élections législatives. Par «réussir», le SG du FLN veut dire éviter du grabuge et œuvrer à empêcher des listes concurrentes des éventuels mécontents. Ses activités intenses en regroupant les responsables locaux entrent donc dans ces considérations électoralistes.
Le nouveau secrétaire général du FLN a, en effet, affirmé que la préservation de la place du parti et la préparation des prochaines échéances électorales constituaient ses priorités. «Les priorités sont l’action sur le terrain pour la préparation des prochaines législatives et la préservation de la place de pionnier du FLN», a insisté Djamel Ould-Abbès lors de sa dernière rencontre avec des mouhafadhas de l’est. Pour réussir cette «étape», ce cacique du FLN tente de fédérer toutes les forces et tous les courants du parti. Il œuvre par tous les moyens à réunifier les rangs tout en tentant de faire preuve d’autorité face aux récalcitrants qui «cherchent à imposer leur propre feuille de route».
Le SG du FLN assure qu’il y a une seule feuille de route au FLN, c’est la sienne. Djamel Ould-Abbès rappelle ainsi que le FLN est là pour soutenir le président de la République, défendre ses choix et sa politique et mettre en application son programme. «Nous sommes ses soldats, prêts à aller sur le front à tout moment», aime-t-il à répéter aux cadres du parti. Ainsi, le SG du FLN affirme que quelles que soient les différences au sein de cette famille politique, les militants et les cadres du parti ont un «dénominateur commun» qui est le soutien indéfectible, et en toute circonstance, au chef de l’Etat.
Afin de repousser les attaques de certains redresseurs, à l’instar de l’ex-secrétaire général du parti Abdelaziz Belkhadem, qui lui reprochait son inertie face aux «intrus», Djamel Ould-Abbès exhibe ainsi la carte du président Bouteflika. Une carte qu’il joue à fond, en endossant presque tout ce qu’il fait au chef de l’Etat. «J’ai été chargé de redresser le parti et de le remettre sur les rails pour accompagner et appuyer le programme de Son Excellence le président de la République, Abdelaziz Bouteflika», avait-il déclaré à maintes fois. Va-t-il réussir son pari ? On le saura bientôt.
S. B.
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