Quand la route impose sa loi meurtrière
Kamel Moulfi – Quatre jours à peine après le vote à l’APN du texte de «loi relative à l’organisation et la sécurité de la circulation routière» – quel intitulé ronflant ! –, les députés ont reçu illico presto le premier écho renvoyé par la réalité à partir d’une petite localité dans la wilaya de M’sila, où le renversement d’un bus de transport de voyageurs a fait 10 morts et 12 blessés, puis un rappel dans la même journée du samedi 7 janvier lancé du Gourara, dans la wilaya de Ghardaïa, avec la collision entre un véhicule utilitaire et un semi-remorque qui a fait 7 morts et un blessé, puis, comme si cela ne suffisait pas, une autre collision entre deux véhicules légers près de la commune de Maoussa (Mascara) qui a provoqué la mort de 3 personnes et fait 3 blessés, et encore une autre à El Oued, 2 personnes tuées et 3 blessées.
Le plus remarquable est sans doute dans le rapport entre le nombre de victimes et le nombre d’accidents. On ne connaît pas la réaction des députés qui ont voté le nouveau code de la route, ni celle des responsables en charge de le faire respecter, mais dans les médias, les commentaires qui ont suivi cette série d’accidents ont repris les mêmes stéréotypes pour déplorer le «bilan tragique qui renseigne sur l’ampleur de ce phénomène ayant pris des proportions inquiétantes». Que font les autorités face à cette situation ?
En dehors des déplacements de ministres sur les lieux et la présentation des condoléances aux familles des victimes après une visité des blessés à l’hôpital, gestes de solidarité dictés par un devoir protocolaire, il y a cette législation qui n’en finit pas de «durcir les sanctions», mais qui prouve à chaque occasion son inefficacité, et rien d’autre, pour obtenir le but recherché qui est de sécuriser véritablement la circulation sur les routes algériennes. Comment donner son efficacité à la loi et arriver à diminuer le nombre et la violence des accidents ? Il semble plus difficile de trouver une vraie réponse à ces questions que de concocter une loi et faire lever les mains à l’APN pour la voter.
K. M.
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