Les averses dévoilent l’incurie
Kamel Moulfi – Là où l’incurie marque fortement la gestion locale, elle a été mise à nu par les dernières averses : inondations, trottoirs défoncés, boues et flaques partout. Les pluies agissent comme un révélateur du piteux état de la voierie. Dans cette situation, la circulation automobile autant que celle des piétons deviennent un problème difficile à résoudre pour chacun. Le stress provoqué par les multiples tracasseries quotidiennes, inutiles mais créées artificiellement par des services publics défaillants, est aggravé en période d’intempéries.
Les BMS (bulletins météorologiques spéciaux) qui ont une fonction préventive ne servent pratiquement à rien dans la mesure où les autorités locales savent où sont les points noirs à corriger, mais n’interviennent pas ou alors entreprennent des travaux dont les malfaçons sont vite dévoilées par les averses suivantes. Le tapage pour divertir et le clinquant pour tromper, poussés – consciemment par cynisme ou involontairement par incompétence – jusqu’au ridicule et à l’absurde, n’ont plus d’effet sur la population, au contraire, ils rendent visible avec plus de netteté la mauvaise utilisation des deniers publics, c’est-à-dire l’argent du peuple, alors que la «rationalisation des dépenses» (un euphémisme, pour ne pas dire austérité) peut toucher même les médicaments.
Autre indice inquiétant : les incendies «accidentels» sont trop fréquents. En quelques jours, il y a eu des sinistres à Alger, au niveau d’un dépôt d’appareils électroniques au Palais des expositions (Pins maritimes) ; à Souk Ahras, où un commerce d’appareils électroménagers a été ravagé par les flammes et à Ben Aknoun (Alger), avec la destruction d’un chalet à deux niveaux dans la résidence universitaire des jeunes filles. Heureusement, sans faire de victimes, mais avec des dégâts considérables.
Les capacités humaines dans la prévention sont visiblement insuffisantes, particulièrement dans les services communaux qui en sont chargés. Le sentiment d’impunité qui baigne les responsabilités à tous les niveaux, et encore plus à l’échelon local grâce aux interférences créées par les protections liées au clientélisme politique et d’affaires, n’est pas fait pour arranger les choses.
K. M.
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