Trump et les Arabes
Par R. Mahmoudi – Une vraie vague de panique s’est emparée des capitales arabes, y compris les plus amies, depuis l’annonce de la mesure d’interdiction d’entrée aux Etats-Unis appliquée à certains pays. Médias et dirigeants politiques crient à l’ostracisme, voire au racisme d’un chef d’Etat qui «promet le pire» aux musulmans, oubliant que l’actuel locataire de la Maison-Blanche ne fait que poursuivre une philosophie sécuritaire héritée du temps du président Gorges Bush, justifiée alors par la déferlante terroriste qui menaçait son pays, sans avoir soulevé le moindre remous.
Trump n’a fait que réactiver un arsenal juridique déjà élaboré. Il faut rappeler que la fameuse «liste noire» établie en 2010, comprenant 14 pays dits «faillis», dont l’Algérie, n’a jamais été officiellement abolie, même si elle n’avait pas été mise en application. A l’époque, aucun de ces médias ne s’était élevé contre le classement d’un pays comme l’Algérie sur une liste d’Etats «voyous» et pourvoyeurs de terrorisme, soumis traditionnellement à des mesures de sanctions multiples, à l’heure où notre pays avait définitivement vaincu le terrorisme et reconquis sa place dans le concert des nations au prix d’immenses sacrifices.
Le plus frappant est de s’apercevoir que ces mêmes médias, hier porte-voix zélés de la politique américaine dans la région, semblent aujourd’hui terrifiés à l’idée que le président de la première puissance mondiale puisse mettre rapidement en application son plan d’«éradication» du terrorisme et de ses démembrements dans le monde. Parce qu’ils savent qu’une lutte sérieuse contre le péril djihadiste ne peut qu’aboutir à la disqualification, sinon au démantèlement de ces entités monarchiques qui alimentent l’idéologie extrémiste et les organisations salafistes à travers le monde, y compris en Occident.
Ils savent qu’à tout moment, les Américains peuvent brandir la loi votée au Congrès en septembre dernier, autorisant les victimes des attentats du 11-Septembre à poursuivre l’Arabie Saoudite. C’est pourquoi tout le monde est suspendu aux entretiens que Donald Trump a programmés, dans les prochains jours, avec les dirigeants saoudiens et émiratis. C’est pourquoi le monde était suspendu à l’entretien téléphonique que devait avoir Donald Trump avec le monarque saoudien.
R. M.
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