Les signes d’un deal
Par R. Mahmoudi – A suivre les déclarations curieusement enthousiastes de la plupart des partis politiques sur les prochaines élections législatives, on a l’impression que toutes les portes leur sont tout d’un coup ouvertes. Et on est tenté de croire que chacun aura finalement le nombre de sièges souhaité dans ce qui s’apparente d’ores et déjà à une véritable mosaïque parlementaire, voire à une foire aux dupes.
A commencer par les islamistes qui rêvent de reconquérir leur place au gouvernement et n’hésiteront pas à retisser de nouvelles alliances avec la future majorité pour participer à une coalition hétéroclite, au nom d’un «front uni» ou d’une réconciliation en attente de parachèvement. Plusieurs indices montrent, en effet, que ce scenario de réintégration des islamistes au pouvoir était programmé. Il en est ainsi du regroupement des formations d’obédience islamiste, pour justifier en amont un bon score aux élections La désignation d’un ancien cadre d’Ennahda à la tête de la Haute instance de surveillance des élections législatives fait aussi partie du scénario.
Par ailleurs, le réaménagement de la loi électorale au profit des formations n’ayant pas obtenu 4% lors du précédent scrutin et profite essentiellement aux partis islamistes, tandis que les déclarations des leaders islamistes sont toutes favorables à la participation à un gouvernement issu d’une élection «relativement propre». Il en est de même s’agissant des médiations initiées par la direction du FLN auprès de différentes personnalités islamistes visant à les ramener dans le giron du pouvoir.
Enfin, le rapprochement assumé des hautes sphères de décision avec les Frères musulmans tunisiens et libyens, participe de cette même approche. Rached Ghannouchi n’a-t-il pas loué l’expérience algérienne en matière de réconciliation nationale et révélant même que le président Bouteflika s’opposait au classement de la secte des Frères musulmans comme organisation terroriste ? Faut-il rappeler aussi que la visite de l’islamiste tunisien a été suivie d’un étrange déplacement d’Ahmed Ouyahia à Tunis pour y rencontrer un prédicateur libyen ?
R. Mahmoudi
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