Qui choisir, une question inutile ?

Par Kamel Moulfi – Alors que le risque de l’abstention d’une bonne partie du corps électoral au scrutin du 4 mai est redouté par les partis politiques qui y participent, la barre de l’exigence est, au contraire, fixée par le pouvoir au niveau d’une participation massive, voire exceptionnelle. Qu’en sera-t-il ? Il est difficile de le prévoir en l’absence de données plus ou moins fiables qui pourraient servir d’indicateurs sur le comportement des électeurs.

Durant la campagne électorale, beaucoup d’observateurs ont tout de même perçu le vent de panique qui a soufflé sur le camp des candidats face au constat d’une certaine désaffection de l’électorat traduite par la faible affluence à leurs meetings. Cette impression est renforcée par l’ambiance générale dans la population qui ne manifeste aucun signe d’enthousiasme pour les législatives, fortement discréditées après tout ce qui se raconte sur les députés et notamment leur statut privilégié sans contrepartie «palpable» dans la société. A quoi servent-ils ? Cette question posée par les électeurs reste sans réponse sérieuse.

Il n’est, d’ailleurs, pas surprenant que le principal argument avancé par le gouvernement pour convaincre les électeurs d’aller voter ne soit pas tiré du rôle de l’Assemblée populaire nationale (APN). L’argumentaire politique officiel est fondé sur la nécessité de «faire face aux dangers et menaces qui guettent le pays». L’abstention n’est pas présentée en référence à un devoir civique découlant de la notion de citoyenneté, mais comme pouvant être «un motif, voire une cause réelle de menaces sécuritaires pour notre pays».

Dans cette conception, la participation au vote ne consiste plus pour l’électeur à choisir ses représentants dans la prochaine APN, mais à assurer la stabilité politique et la cohésion nationale, quels que soient les députés qui siègeront dans cette institution. Fallait-il une campagne électorale pour mobiliser les Algériens autour de cet enjeu ? Ils ont déjà prouvé qu’ils sont intraitables sur les questions qui touchent aux intérêts de l’Algérie.

K. M.

Comment (5)

    NOUREDDINE
    3 mai 2017 - 23 h 07 min

    Comment voulez vous que le
    Comment voulez vous que le citoyen vote pour des candidats fantômes et qui ne disent absolument rien , laissant le soins à leur chef de parti sillonner le pays pour nous balancer des inepties . Les partis confondent une élection législative avec une campagne Présidentielle , et qui nous bassinent avec des programmes qui n’ont aucune chance d’êtres appliqués par un régime présidentiel que contrôle le chef de l’Etat. Ce chef de l’Etat qui dispose de prérogatives immenses , laissant le parlement à faire de la figuration et les députés doivent se contenter de lever les deux mains pour approuver les projets de l’exécutif qui souvent est composé de personnes jamais élus: des fonctionnaires aux ordres qui ont peur pour leur carrière et qui appliquent les directives. Alors cette démocratie du cirque , le citoyen n’en veut pas et c’est pour cela qu’il s’abstient.

    Mello
    3 mai 2017 - 14 h 52 min

    Je vais voter
    Je vous conselle de lire: je vais voter – Reseau des democrates – de Abdelkrim Badjadja

    Felfel Har
    3 mai 2017 - 0 h 41 min

    A quoi bon choisir? Le choix est fait!
    Si les partis politiques avaient sélectionné des candidats propres, compétents et patriotes, les électeurs se seraient fait un plaisir de voter pour eux. Combien sont-ils, ces « heureux élus » (ils le sont déjà depuis leur sélection) qui pensent servir l’Algérie plutôt que se servir? Le peuple envoie un message que les organisateurs doivent décoder et méditer: « Arrêtez de nous berner, de nous prendre pour des tarés, respectez-nous et surtourt cessez d’agir contre nous! » A défaut de corriger le tir, qu’ils s’attendent à des surprises désagréables! Mêmes vos tentatives de corrompre certains électeurs sont vouées à l’échec, vos slogans sont creux et révulsants, vos promesses ne valent même pas qu’on s’y attarde tellement elles sonnent faux. La seule action que devriez prendre pour faire oeuvre utile et qui soit digne de notre intérêt est de disparaître du paysage politique pour permettre à de vrais citoyens de prendre les commandes du pays pour le remetttre sur rail.  » Il faut savoir quitter la table…… » (Aznavour dixit!

      TAOUS
      3 mai 2017 - 17 h 07 min

      LA surenchère
      KAN YA MAKAN FI QADIM EZZAMAN un monarquon (petit monarque d’une petite cité ) avait un animal domestique qu’il chérissait par dessus TOUT : un éléphant géant qui faisait des dégâts considérables dans le douar. Les habitants réussirent (une fois n’est pas coutume !) à se réunir, s’entendre qu’ils FALLAIT ABSOLUMENT obtenir audience du roitelet pour lui demander de faire cesser le massacre. De nombreux notables se présentèrent (sur leur 31 bien sûr , costumes, cravates et eau de cologne ) . Et là, l’un des  » protestataires  » qui avait de la suite dans les idées et voulait profiter de l’aubaine pour se faire une place dans le cercle royal, ( comme tous les opportunistes ) , sortit du rang, fit une prosternation théatrale et déclara d’une voie forte et pleine d’émotion :  » ô NOTRE ROI BIEN aimé, EL PHIL EN TÄAK LAZMOU PHILA , car si seul il nous fait beaucoup de peine « . Moralité : De nos jours, la surenchère gagne une ampleur inquiétante surtout lorsqu’elle est encouragée par LES ROIS.

    Mello
    2 mai 2017 - 11 h 13 min

    Usurpation des consciences
    Le volet participation du citoyen aux elections ,agenda du pouvoir, merite une reflexion ,mais un etude bien plus approfondie se fera, probablement, par des specialistes en politologie. Le travail de sape consistant en l’eloignement du citoyen de la politique.
    Tout est fait pour decider pour lui, les decisions et les orientations viennent d’en haut, les medias, censes porter l’information en y inserant des analyses autonomes, sont devenus les porte-voix d’ un pouvoir qui ne veut donner que ce qu’il veut donner.
    Revenant aux deputes, comment pouvoir etre en contact du citoye n, lorsqu’aucun bureau regional n’est mis a sa disposition ? Pourquoi aucune assemblee locale n’ est ouverte au citoyen (communale ou wilayale).
    Quant a la remuneration du depute, decidee unilateralement par ce pouvoir, facteur de distortion avec le citoyen, il faudrait rappeler que les partis en beneficie d’une cote-part qui lui servira de budget de fonctionnement sachant qu’aucune autre source n’existe pour pouvoir fonctionner. Bien que ce domaine releve d’une inquisition populaire, qu’ a fait la societe civile, avec ses cadres, ses intellectuels ou encore ses hommes de lois pour tirer la sonnette d’alarme ?. Le citoyen devient ainsi la seule cible afin de lui faire  » degouter » la politique.
    La politique, en Algerie, est faite en sorte , a ce que seul les affilies peuvent la pratiquer , alors que chaque geste, chaque action au niveau de notre  » cite » releve d’un acte politique.

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