Les cimetières et la nouvelle vague de «prêcheurs colporteurs»
Par Nasser – Quiconque a dû remarquer que chaque année que Dieu fait, on découvre de curieuses «innovations» dans la pratique religieuse que veulent nous imposer nos islamo-wahhabo-takfiristes avec patience et sournoiserie. En y regardant de près – de loin aussi –, il s’agit de faits et gestes à imposer, visant à abrutir et obscurcir les consciences, à éloigner des pratiques pourtant saines et valides qui constituent la base de la foi du croyant musulman.
La dernière «innovation» et non des moindres, avec les séries que l’on a déjà vues d’insolites ou d’exécrables, est lancée par une nouvelle vague de «prêcheurs-colporteurs» incultes ou partiellement lettrés, entre 30 et 40 ans – c’est-à-dire des générations lobotomisées par les dizaines de chaînes de propagande moyen-orientale créées pour les besoins de la cause «printemps arabe». Après s’être attaqués à toutes festivités qui rassemblent les gens dans la joie et la bonne humeur, dont les cérémonies de mariages, leur «mission», cette fois-ci, qui s’inscrit comme toujours dans la «stratégie» générale de division des peuples en s’employant à rompre les cohésions sociales par l’éclatement des familles et des amitiés, est de briser aussi les soutiens et les affections qui lient les gens à l’occasion de décès et que recommande formellement l’islam.
Leurs agissements se déroulent, actuellement, dans les cimetières à défaut de les propager dans les mosquées ou les écoles, lieux maintenant interdits et surveillés. L’«innovation» qu’ils diffusent, voire imposent, dans ce lieu est assez étrange et audacieuse pour la passer sous silence, car elle touche à des fondements indiscutables. Est-il «islamique» de considérer la lecture de verset coranique durant l’inhumation, comme une hérésie (bidâa) ? Est-il une déviation de faire la prière (douâa) pour le défunt et les vivants ? Est-ce raisonnable d’intimider, d’humilier et d’empêcher ceux qui le font par des exhortations ou incitations, des gestes et des cris ? «La lecture du Coran est prohibée (haram) dans les cimetières», «les prières (douâa) sont dans les cœurs» crie un groupe, pendant qu’un autre hurle : «C’est une hérésie (bidâa) ! A les écouter, le défunt doit simplement être enseveli, voire jeté dans un trou, puis chacun vaque à ses occupations !
Comme on les retrouve dans presque tous les cimetières et lors de tout enterrement, avec leur jactance, vanité et «tenue réglementaire», il est aisé de deviner qu’ils sont structurés, hiérarchisés, dirigés avec des tactiques et des buts destructeurs, nihilistes. Avec leur «logique», on n’est pas loin de «décréter» que tout est bidâa, inutile – y compris les cinq prières – puisque Dieu sait ce qu’il y a «dans les cœurs». Le drame est qu’il se trouve beaucoup de gens de petites consciences, ignorants, influençables, abrutis et stupides qui acquiescent et d’autres, conscients de la manipulation et du danger, qui soit résistent, soit ne veulent pas les affronter au risque provoquer des escarmouches en plein cimetière, soit par crainte de représailles diversement fomentées, et ce, par l’expérience acquise durant la décennie noire, soit, enfin, par dégoût ou faiblesse.
Il est vrai que ce phénomène nouveau ne touche que certaines régions. Mais il se propage de façon inquiétante. Il y a bien complot.
Les services de sécurité – et les responsables politiques – ne doivent pas négliger cette nouvelle défiance et provocation qui, comme celles du passé, dissimulées dans la foi, conduit inexorablement à la violence et au chaos.
N.
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