Sauver Daech
Par R. Mahmoudi – Loin des discours officiels, les Américains font tout pour faire durer le terrorisme et ses exécutants au Moyen-Orient. Ce qu’a révélé, lundi, le vice-président de la milice irakienne engagée contre Daech à Mossoul, «El-Hachd echaabi», au cours d’une conférence de presse, laisse vraiment méditatif et confirme, par là, toutes les suspicions qui ont toujours entouré les manœuvres américaines dans la région.
L’information n’est, bien évidemment, pas reprise par tous les médias. Le chef milicien a affirmé que durant la traque menée contre les dernières phalanges de Daech à Mossoul, des avions de chasse américains avaient atterri dans les zones encore occupées par les terroristes et y sont restés plusieurs heures. Ce qui a dissuadé l’armée irakienne de s’approcher de ces territoires, et l’empêcha ainsi de donner le coup de grâce à ces hordes barbares. Mais on peut imaginer le pire : il n’est pas à exclure que ces appareils américains aient pu servir pour évacuer les groupes armés vaincus – comme l’armée turque l’avait déjà fait durant la première phase de l’offensive en février dernier. A l’époque, le gouvernement d’Erdogan prétextait un besoin urgent d’évacuer des Turkmènes pris «entre deux feux».
En reliant cette information à celles faisant état d’un déplacement massif des terroristes vers la Syrie qui est enclenché depuis quelques mois, on comprend mieux pourquoi le terrorisme arrive à se maintenir dans cette région où, pourtant, d’immenses arsenaux de guerre ont été déployés par Damas et Bagdad, soutenus par Téhéran, Moscou et le Hezbollah libanais pour venir à bout de ces mercenaires.
On comprend aussi, et c’est le plus important, que les terroristes et leurs soutiens, qu’ils soient déclarés ou dissimulés, sont, pour une fois, sur la défensive, voire sur la voie du déclin. La guerre actuelle entre le Qatar et l’Arabie Saoudite, les deux parrains avérés du salafisme et de l’islamisme armé, n’en est qu’une première illustration. L’avenir proche nous révélera certainement d’autres surprises.
R. M.