L’armée irakienne libère Mossoul
Le Premier ministre irakien Haider Al-Abadi a proclamé, ce dimanche dans Mossoul «libérée»,la victoire à l’issue d’une bataille de près de neuf mois contre Daech. «M. Abadi arrive dans la ville libérée de Mossoul et félicite les combattants héroïques et le peuple irakien pour cette victoire majeure», indique un communiqué du service presse du gouvernement irakien.
Mossoul avait une dimension très symbolique pour Daech : c’est là que son chef, Aboubakr Al-Baghdadi, avait fait en juillet 2014 son unique apparition publique après avoir proclamé un «califat» sur les vastes territoires conquis par le groupe terroriste en Irak et en Syrie.
Les derniers terroristes étaient quelques heures avant cette annonce assiégés dans deux pâtés de maisons au cœur de la vieille ville, près du Tigre. D’après le lieutenant-général irakien Abdelghani Al-Assadi, la progression était rendue lente et difficile par la présence des nombreux kamikazes, mais aussi par les bombes dans les maisons. Complication supplémentaire: l’armée ne pouvait utiliser les bombardements en raison de la présence de milliers de civils. Selon Abdelghani Al-Assadi, ses troupes ont tué samedi des éléments de Daech qui tentaient de fuir en traversant le Tigre. D’autres terroristes, a-t-il ajouté, cherchaient quant à eux à se fondre dans le flot des réfugiés civils, après avoir rasé leurs barbes et changé de vêtements.
Des civils libérés par l’avancée des forces irakiennes continuaient d’arriver dans les quartiers périphériques pour y être accueillis, nourris et éventuellement soignés avant d’être dirigés vers des camps. Affamés et choqués, beaucoup de ces civils étaient en pleurs et disaient avoir perdu des proches dans les combats, les bombardements aériens de la coalition internationale qui soutient les forces irakiennes, les tirs de mortiers et les snipers de Daech.
Sur le plan humanitaire, l’offensive à Mossoul a eu des répercussions majeures. Sur les 915 000 personnes ayant fui la ville, environ 700 000 sont toujours déplacées, selon Lise Grande, la coordinatrice humanitaire de l’ONU pour l’Irak.
R. I.
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