Le vice-Premier ministre qatari : «L’Algérie n’a pas cédé au chantage»
Le vice-Premier ministre et ex-ministre de l’Energie et de l’Industrie qatari, Abdallah Benhamad Al-Attia, a affirmé que l’Algérie, avec d’autres pays du Maghreb, a adopté «une position honorable» par rapport à la crise du Golfe et «n’a pas cédé au chantage» de l’alliance formée par l’Arabie Saoudite.
L’Algérie a, en effet, dès le déclenchement de cette crise, appelé à la raison et au dialogue, rejetant d’emblée toute escalade, tout en se défendant de s’y immiscer. Cette neutralité de principe a, cependant, été interprétée par certains médias pro-saoudiens comme un «soutien tacite» au Qatar dont les dirigeants, jouant à fond la carte de victimisation, cherchent désespérément une issue à cette mise en quarantaine qui perdure et risque de dégénérer en conflit armé.
Si l’émirat a aussitôt dépêché un émissaire de haut rang, son ministre des Affaires étrangères, le 15 juin dernier à Alger, officiellement pour expliquer la position de Doha dans cette crise, la contribution de l’Algérie en est restée là. Alger préfère, pour l’instant, rester éloignée du conflit mais peut néanmoins jouer un rôle dans un cadre collectif comme celui de la Ligue arabe si une initiative de ce type venait à être lancée.
Après l’échec de la médiation koweitienne, les regards sont actuellement rivés sur les démarches que prévoit d’entreprendre, dans les prochains jours, la diplomatie américaine qui, seule, apparemment peut imposer une solution négociée et mettre fin au blocus décrété contre le Qatar, en usant de son influence sur les deux parties.
Refusant de céder aux exigences de Riyad et de ses alliés, et devant leur obstination, les Qataris semblent se préparer au pire, c’est-à-dire à une invasion armée. Un scénario que n’écarte pas le vice-Premier ministre Abdallah Benhamad Al-Attia lors de son intervention sur une chaine de télévision arabe. Il estime que, dans tous les cas de figure, son pays «ne sera plus comme avant» et «ne pourra plus faire confiance à ses frères».
Cela dit, le Qatar semble prêt, selon ce responsable, à faire des concessions, notamment sur le point concernant la rupture de toute relation avec l’Iran, à condition, dit-il, que les six pays «assiégeants» concluent un accord et s’y soumettent eux aussi. L’Arabie Saoudite, l’Egypte et les Emirats arabes unis entretiennent-ils des relations secrètes avec Téhéran ?
R. Mahmoudi
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