La Chine construit sa première base militaire à l’étranger
Des navires de la marine chinoise ont mis le cap sur Djibouti pour construire une base logistique dans la région de la Corne de l’Afrique, a annoncé mercredi l’agence de presse Xinhua se référant aux autorités chinoises. Ce sera la première base militaire de la Chine à l’étranger.
La construction entre dans sa phase finale et on sait déjà que la base sera utilisée par la marine chinoise afin de mener différentes missions en Afrique et en Asie Occidentale, notamment des opérations de maintien de la paix, de livraison d’aide humanitaire et, évidemment, de lutte contre la piraterie.
Ainsi, les forces armées de la Chine (après l’armée russe qui a de facto entièrement construit la base aérienne de Hmeimim, en Syrie) se préparent sérieusement à assurer la présence militaire de Pékin à l’étranger. Les ambitions mondiales de la Chine ont été soulignées par les nombreux analystes qui suivent le développement de la flotte chinoise, qui ont remarqué que l’accent avait été mis depuis récemment sur la construction de navires de débarquement et de transport pour des opérations d’expédition.
La base de Djibouti sera le premier avant-poste de l’armée chinoise à l’étranger, mais certainement pas le dernier. Actuellement, la marine chinoise compte plus de 70 navires de débarquement et de transport de différentes tailles. La plupart d’entre eux sont à même d’effectuer des missions loin des côtes chinoises. Une dizaine de navires sont encore au stade de construction sur les chantiers navals.
Des avant-postes et des centres logistiques chinois pourraient à terme faire leur apparition, par exemple, au Tadjikistan, au Pakistan et en Afghanistan, certainement pas les pays les plus paisibles d’Asie Centrale et du Sud, mais via lesquels Pékin a tout de même l’intention de faire passer sa Nouvelle route de la soie.
D’autant que certains analystes n’écartent pas la possibilité de voir apparaître de nouvelles bases chinoises dans le Pacifique. En particulier, le gouvernement chinois est en négociation depuis 2014 avec les autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée : la présence permanente de l’armée chinoise dans cette région permettrait à Pékin de contrôler une grande partie du sud-ouest du Pacifique et de surveiller les bases américaines situées dans la région.
R. I.
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